Il ne s’agit surtout pas de se faire exagérément alarmiste. Certes, il ne faut pas paniquer comme on n’a cessé de le répéter, mais il ne faut pas non plus se laisser frapper de cécité.
D’aucuns diraient que la situation est plus alarmante dans bien de pays, et non des moindres. Mais nous avons bien le droit d’aspirer à mieux, de chercher à nous comparer à d’autres pays où le mal a été cerné ou pour le moins limité. D’autant plus qu’il s’agit là d’une ambition légitime au vu des efforts déployés à temps surtout. Que c’est réconfortant de voir les autres nous envier et de les entendre dire : « Le Maroc a préféré sacrifier son économie pour protéger son peuple »! Mais si ce n’était l’appréhension d’être incompris ou de choquer, nous aurions usé un « Encore faut-il que le peuple le mérite ».
Nous nous abstenons volontiers de le faire pour la simple raison que ce peuple le mérite amplement et en particulier toutes ces citoyennes et tous ces citoyens qui ont parfaitement saisi le message, qui ont assimilé le sens du confinement et des gestes barrières qui leur sont recommandés. Celles et ceux qui ont fait l’effort de comprendre que c’est dans leur intérêt, celui des autres et celui de tout un pays.
Quitte à paraphraser cet homme politique savoyard et à plusieurs casquettes, qu’était Joseph de Maistre, voire inverser sa célébrissime citation pour risquer un «Les gouvernants n’ont que le peuple qu’ils méritent ». C’est en pensant à ces têtes dures qui ne veulent rien savoir.
Bouchés à l’extrême, ils se croient être dans le secret des dieux, le coronavirus pour eux n’est qu’une rumeur infondée, et les mesures édictées pas plus que de l’excès de zèle déplacé. Avec de tels énergumènes, il ne faut surtout pas badiner avec la sécurité qui, dans le cas d’espèce, va de pair avec détermination et fermeté. Le tout, bien entendu, dans le cadre du respect de la loi. Agir au mépris de la loi, c’est rejoindre le camp de ce même hors-la-loi que l’on tente de raisonner ou de corriger…
Et plus détestables encore et de loin, si l’on ose dire, « moins peuple » que tous les autres, ce sont ceux qui cherchent à tirer profit de la crise, à s’en mettre plein les poches, ou encore ceux qui rivalisent en fake news. Ceux-là, ils méritent une chronique à part.