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« Comparé aux années 90 et 2000, il y a de plus en plus de gens formés à la technique. Et la mentalité des patients a changé : mieux informés, ils ont plus envie de participer que de subir », explique le Pr Faymonville. L’hôpital de Rennes (Ille-et-Vilaine) est l’un des précurseurs : chaque jour, un patient y est opéré sous hypnose. Et d’autres hôpitaux suivent son exemple dans toute la France.
La première chose à faire : interrogez votre chirurgien. C’est lui qui définit si une hypnosédation est possible, si l’anesthésiste est formé à cette pratique et si vous êtes vraiment motivé. En effet, vous resterez éveillé pendant toute l’opération. Mais les avantages sont nombreux.
« Les médicaments agissent mieux sous hypnose, on en utilise moins, la douleur est diminuée et c’est un “distracteur” puissant. Après une hypnosédation, les personnes récupèrent plus vite. Elles sont moins fatiguées et ont la fierté d’avoir réussi quelque chose. Ça les valorise », souligne le Pr Faymonville. Le jour de l’opération, le patient est à jeun, car il se peut qu’une autre technique d’anesthésie soit nécessaire malgré tout. « C’est très rare (18 cas sur 8 500 au CHU de Liège), mais pas impossible. Il faut donc prendre les mêmes précautions que pour une anesthésie générale », insiste la spécialiste.
L’anesthésiste, formé à l’hypnose, demande d’abord au patient de choisir un lieu ou une activité agréable dans lequel il pourra se projeter pendant l’intervention. « Je pratique l’hypnose conversationnelle dès l’accueil du patient, précise Françoise Jean, infirmière anesthésiste. Je cherche petit à petit à focaliser la personne sur elle-même afin de pouvoir avoir une discussion où elle fait abstraction de tout ce qui se passe autour d’elle : c’est ce qu’on appelle la “dissociation”. On peut être là tout en étant ailleurs.