Huit partis annoncent une «Coalition pour la démocratie» : Petites trahisons entre amis ou alliance sociétale ?


Narjis Rerhaye
Jeudi 6 Octobre 2011

Huit partis annoncent une «Coalition pour la démocratie» : Petites trahisons entre amis ou alliance sociétale ?
Le secret a été gardé jusqu’au bout. La création de la Coalition pour la démocratie a été entourée d’une extrême discrétion et seuls quelques happy fews avaient été mis dans la confidence par Salaheddine Mezouar, le président du Rassemblement national des indépendants et principal initiateur de cette alliance où se côtoient pêle-mêle 8 partis politiques, le RNI, le PAM, l’Union constitutionnelle, le Mouvement populaire, le Parti travailliste, le Parti socialiste, la Gauche verte et les islamistes du Parti renaissance et vertu, ralliés à la toute dernière minute dans la nuit de mardi à mercredi.
Ce mercredi 5 octobre dans un palace de Rabat, en maître de cérémonie et entouré des secrétaires généraux de ces formations politiques qui ont désormais fait vœu de coordination et « plus si affinités », Mezouar est longuement revenu sur les objectifs d’une coalition que beaucoup présentent déjà comme électoraliste et arithmétique. Rassurant, il commence par affirmer que sa famille politique ne quitterait pas la majorité gouvernementale, démentant ainsi une rumeur qui s’est répandue ces dernières 48 heures. « Cette Coalition pour la démocratie  est une alliance contre personne. Il s’agit d’une coalition qui a pour ambition d’accompagner les mutations du Maroc et de la région et de répondre aux défis posés par la nouvelle Constitution. Nos huit partis se réunissent autour d’un projet démocratique, moderniste, ouvert sur le monde. Nous avons l’ambition de créer un courant sociétal novateur fondé sur les principes de la démocratie et  de la dignité et les valeurs marocaines. Nous voulons être ce cadre susceptible d’accompagner les changements du Maroc ». Dans la journée de mardi, Mezouar aurait rencontré le Premier secrétaire de l’USFP, Abdelouahed Radi, pour l’informer de la création de la coalition. « Une rencontre de courtoisie qui ne leurre personne », commente ce membre du Bureau politique du parti de la Rose.
Cette offre politique veut porter sur le terrain les dispositions de la Loi suprême et donner à voir des institutions véritables et démocratiques tout en « rationnalisant et réhabilitant l’action partisane ». Voilà pour l’explication de texte. Il faut aussi savoir que les promoteurs de ce coup aussi politique que médiatique le disent sans ambages : ils veulent jouer un rôle dans ce Maroc nouveau qui se construit, à l’ombre d’une nouvelle Constitution « qui donne le pouvoir aux partis politiques ». Le chef de file du Parti des travaillistes est encore plus enthousiaste, n’hésitant pas à faire tomber les idéologies et à inventer des concepts. « Cette coalition est une alliance sociétale. Les idéologies ne parlent plus aux citoyens. La rue n’a pas de revendication autour de la gauche, de la droite ou du centre », soutient A. Benatik après avoir lu aux journalistes la plateforme de la coalition des 8 partis.
« Nous ne sommes contre personne et cette coalition n’a pas été créée pour contrer quiconque ».

Coup de poignard dans le dos du peuple de gauche ?
Chacun des 8 leaders qui ont pris la parole pendant la conférence de presse annonçant la coalition l’a répété comme une itération. Pourtant, l’alliance des 5 partis de gauche dont le PS et la Gauche verte désormais alliés de la coalition que pilotent les libéraux du Rassemblement national des indépendants vient d’être sérieusement ébranlée. Cette alliance que composaient jusque-là l’USFP, le PPS, le FFD, le PS et la Gauche verte était tout à la préparation d’une grande conférence sur la gauche marocaine qui devait avoir lieu le 20 octobre courant. Petites trahisons entre amis ? Coup de poignard dans le dos du peuple de gauche ? Les questionnements se bousculent aussi bien dans les rangs de l’USFP que du PPS. « On ne sait plus qui est avec qui et qui est qui.
 C’est comme s’il n’y avait plus de principes et de valeurs dans ce pays. La Koutla doit aujourd’hui se sentir profondément interpellée. Maintenant, libre à ces personnes de faire coalition. Mais je ne suis pas très sûr que les citoyens et les électeurs vont y comprendre quelque chose», a déclaré à Libération Nabil Benabdallah, le leader du PPS.
Le patron du Parti socialiste, Abdelmajid Bouzoubaa, continue pourtant de croire à une alliance des 5 partis de gauche. A sa façon.  Les deux démarches, explique-t-il en substance, ne sont pas contradictoires « d’autant que nous pouvons convaincre nos autres amis de nous rejoindre au sein de cette Coalition pour la démocratie ».
En attendant, les 8 partis se sont fixé des priorités. D’abord la préparation des législatives du 25 novembre prochain à travers l’élaboration d’un programme commun. L’après-élection est également au menu. En clair, ces formations politiques qui regroupent tout à la fois libéraux, conservateurs et gauche, vont donner forme à  leur capacité à gouverner ensemble. Les contours d’une possible majorité sont en train de se dessiner. En tout cas dans les états majors de ces partis de la coalition, on y pense déjà. Des mécanismes de coordination vont être mis en place. Le RNI, le MP, l’UC, le PAM, le PS, la Gauche verte, le Parti travailliste et le Parti de la renaissance et de la vertu veulent parler d’une même voix « sur les grands dossiers » tout en gardant leur indépendance.


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1.Posté par Farid Mnebhi le 07/10/2011 16:50
Nouvelle avancée démocratique au Maroc :
huit partis politiques forment une coalition politique
Ce mercredi 05 octobre 2011, les instances dirigeantes du Rassemblement National des Indépendants (RNI), de l'Union Constitutionnelle (UC), du Mouvement Populaire (MP), du Parti Authenticité et Modernité (PAM), du Parti Socialiste (PS), du Parti de la Gauche Verte (PGV), du Parti de la Renaissance et de la Vertu (PRV) et du Parti Travailliste (PT) ont annoncé, dans un communiqué commun la formation d’une coalition en vue des prochaines échéances électorales.
Cette nouvelle donne sur l’échiquier politique marocain est un fait nouveau depuis l’indépendance et traduit tout simplement la volonté de nombre de dirigeants de partis politique de protéger et de consolider les acquis démocratiques tels que définis par la nouvelle Constitution adoptée par le peuple marocain.
Sans vouloir faire une démonstration scientifique, il est avéré que ces partis politiques ont décidé, pour des sujets variés, d’établir des ententes et former des coalitions.
Parmi ces raisons, je citerais :
1/ assurer le maximum d’efficacité à leurs campagnes et éviter les effets les effets négatifs de la dispersion de votes,
2/ coordonner leurs stratégies électorales et harmoniser leurs programmes politiques,
3/ contribuer à la rationalisation et la réhabilitation de l'action partisane,

4/ viser également l'assainissement et l'immunisation de la scène politique et ambitionner à répondre à la nécessité d'être plus ouverts aux potentiels émergents et à exercer une pression sociétale issue des jeunes.

Ainsi En coordonnant leurs stratégies électorales et en harmonisant leurs programmes politiques, cette coalition de partis tentera d’améliorer ses chances de remporter le plus de sièges possible au Parlement.
L’histoire politique récente montre que ce type d’alliance préélectorale est un phénomène courant dans les démocraties libérales. En Europe occidentale seulement, près de 200 coalitions préélectorales ont été formées entre 1946 et 2002.
Ceci étant, le coup d’envoi de la campagne électorale a donc été lancé ce mercredi 05 octobre avec la mise en place de la logistique par cette nouvelle coalition politique majeure qui sera décisive pour la démocratisation du Maroc. Souhaitons qu’elle soit massive
Il est vrai, que cette nouvelle donne inédite sur le champ politique marocain a certainement pris de court nombre de partis traditionnels, je pense au Parti de l’Istiqlal (PI) et à l’Union Socialiste des Forces Populaires USFP), mais aussi les islamistes du Parti Justice et Développement (PJD).
Cette coalition visera sans nul doute à contribuer à la rationalisation et à la réhabilitation de l'action partisane, à assainir e à immuniser la scène politique et à ambitionner de répondre à la nécessité d'être plus ouverts aux potentiels émergents et à exercer une pression sociétale issue des jeunes.
Ce signal d’alarme a été, aujourd’hui entendu par les partis politiques, membres de cette nouvelle coalition, et cette jeunesse sera dignement respectés et reconnus comme porteurs des idées au changement et à l’alternance salutaire pour un modèle de société moderne et libérée de toutes formes d’exploitation et d’aliénation.

En conclusion, on peut affirmer, que le peuple marocain est en train d’écrire une nouvelle page historique que bien des pays d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Asie et même d’Europe envieraient. Farid Mnebhi.

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