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Ce mercredi 5 octobre dans un palace de Rabat, en maître de cérémonie et entouré des secrétaires généraux de ces formations politiques qui ont désormais fait vœu de coordination et « plus si affinités », Mezouar est longuement revenu sur les objectifs d’une coalition que beaucoup présentent déjà comme électoraliste et arithmétique. Rassurant, il commence par affirmer que sa famille politique ne quitterait pas la majorité gouvernementale, démentant ainsi une rumeur qui s’est répandue ces dernières 48 heures. « Cette Coalition pour la démocratie est une alliance contre personne. Il s’agit d’une coalition qui a pour ambition d’accompagner les mutations du Maroc et de la région et de répondre aux défis posés par la nouvelle Constitution. Nos huit partis se réunissent autour d’un projet démocratique, moderniste, ouvert sur le monde. Nous avons l’ambition de créer un courant sociétal novateur fondé sur les principes de la démocratie et de la dignité et les valeurs marocaines. Nous voulons être ce cadre susceptible d’accompagner les changements du Maroc ». Dans la journée de mardi, Mezouar aurait rencontré le Premier secrétaire de l’USFP, Abdelouahed Radi, pour l’informer de la création de la coalition. « Une rencontre de courtoisie qui ne leurre personne », commente ce membre du Bureau politique du parti de la Rose.
Cette offre politique veut porter sur le terrain les dispositions de la Loi suprême et donner à voir des institutions véritables et démocratiques tout en « rationnalisant et réhabilitant l’action partisane ». Voilà pour l’explication de texte. Il faut aussi savoir que les promoteurs de ce coup aussi politique que médiatique le disent sans ambages : ils veulent jouer un rôle dans ce Maroc nouveau qui se construit, à l’ombre d’une nouvelle Constitution « qui donne le pouvoir aux partis politiques ». Le chef de file du Parti des travaillistes est encore plus enthousiaste, n’hésitant pas à faire tomber les idéologies et à inventer des concepts. « Cette coalition est une alliance sociétale. Les idéologies ne parlent plus aux citoyens. La rue n’a pas de revendication autour de la gauche, de la droite ou du centre », soutient A. Benatik après avoir lu aux journalistes la plateforme de la coalition des 8 partis.
« Nous ne sommes contre personne et cette coalition n’a pas été créée pour contrer quiconque ».
Coup de poignard dans le dos du peuple de gauche ?
Chacun des 8 leaders qui ont pris la parole pendant la conférence de presse annonçant la coalition l’a répété comme une itération. Pourtant, l’alliance des 5 partis de gauche dont le PS et la Gauche verte désormais alliés de la coalition que pilotent les libéraux du Rassemblement national des indépendants vient d’être sérieusement ébranlée. Cette alliance que composaient jusque-là l’USFP, le PPS, le FFD, le PS et la Gauche verte était tout à la préparation d’une grande conférence sur la gauche marocaine qui devait avoir lieu le 20 octobre courant. Petites trahisons entre amis ? Coup de poignard dans le dos du peuple de gauche ? Les questionnements se bousculent aussi bien dans les rangs de l’USFP que du PPS. « On ne sait plus qui est avec qui et qui est qui.
C’est comme s’il n’y avait plus de principes et de valeurs dans ce pays. La Koutla doit aujourd’hui se sentir profondément interpellée. Maintenant, libre à ces personnes de faire coalition. Mais je ne suis pas très sûr que les citoyens et les électeurs vont y comprendre quelque chose», a déclaré à Libération Nabil Benabdallah, le leader du PPS.
Le patron du Parti socialiste, Abdelmajid Bouzoubaa, continue pourtant de croire à une alliance des 5 partis de gauche. A sa façon. Les deux démarches, explique-t-il en substance, ne sont pas contradictoires « d’autant que nous pouvons convaincre nos autres amis de nous rejoindre au sein de cette Coalition pour la démocratie ».
En attendant, les 8 partis se sont fixé des priorités. D’abord la préparation des législatives du 25 novembre prochain à travers l’élaboration d’un programme commun. L’après-élection est également au menu. En clair, ces formations politiques qui regroupent tout à la fois libéraux, conservateurs et gauche, vont donner forme à leur capacité à gouverner ensemble. Les contours d’une possible majorité sont en train de se dessiner. En tout cas dans les états majors de ces partis de la coalition, on y pense déjà. Des mécanismes de coordination vont être mis en place. Le RNI, le MP, l’UC, le PAM, le PS, la Gauche verte, le Parti travailliste et le Parti de la renaissance et de la vertu veulent parler d’une même voix « sur les grands dossiers » tout en gardant leur indépendance.