La cérémonie présidée par le chef de l'Etat François Hollande a été marquée par la chanson du Belge Jacques Brel, "Quand on n'a que l'amour", interprétée alors que sur un écran géant défilaient des photos des victimes. "Perlimpinpin" de Barbara a suivi. Le président français semblait ému, fermant plusieurs fois les yeux et contractant la machoire.
Christophe, 48 ans, Lola, 17 ans... La triste litanie des noms des victimes, fauchées à des terrasses de café ou dans la salle de concerts du Bataclan, a ensuite été égrénée. L'assistance était debout.
Quelque 2.600 personnes, dont de nombreuses familles de victimes et des blessés, participaient à cette cérémonie nationale dans la cour d'honneur de l'Hôtel des Invalides, célèbre monument au dôme doré au coeur de Paris.
Quelques familles de victimes ont toutefois décidé de boycotter la cérémonie. Elles accusent le gouvernement socialiste de ne pas avoir réagi avec suffisamment de fermeté après la première vague d'attentats à Paris, en janvier. 17 personnes avaient alors péri dans des attaques contre le journal satirique Charlie Hebdo, des policiers et un supermarché cacher.
"On est touché au coeur, au coeur de ce que nous sommes (..) être tout simplement vivants dans une ville vivante", a relevé l'ancien ministre socialiste Jack Lang.
Invités à s'associer à l'événement en arborant au même moment le drapeau bleu-blanc-rouge à leurs fenêtres, peu de Français semblaient avoir répondu à l'appel vendredi. Avant tout peut-être parce que, dans un pays réservé vis-à-vis des symboles nationaux, très peu de personnes ont un drapeau chez elles.
La cérémonie était retransmise en direct sur plusieurs chaînes de télévision, auxquelles les autorités ont demandé de ne pas faire de gros plans sur les victimes et leurs proches.
Outre les membres du gouvernement, de nombreuses personnalités représentant l'ensemble de l'échiquier politique étaient présentes, parmi lesquelles l'ancien président Nicolas Sarkozy, les ex-Premiers ministres Lionel Jospin, Jean-Pierre Raffarin, François Fillon ou la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo.