Du crieur à l'imprimeur
Au Moyen Âge, les ordonnances royales et annonces commerçantes sont diffusées auprès du peuple par des crieurs publics, représentant ainsi la publicité de l'époque.
Avec l'apparition de l'imprimerie au XVe siècle, la page imprimée devient accessible au grand public. On constate l'apparition du flyer (petite page imprimée, généralement distribuée à la main dans la rue), et des affiches tapissent dès lors les murs des villes.
En 1539, François Ier décrète que les ordonnances seront rédigées à la main en français et accrochées au mur, à la vue de tous après avoir été dites par un crieur.
La conquête de l'opinion publique
La fin de la royauté héréditaire met en demeure les régimes qui lui succèdent de prouver leur légitimité. La conquête de l'opinion publique devient désormais un des facteurs-clés de l'action politique. Et ce, a fortiori pour des régimes démocratiques, où cette légitimité passe par l'élection au suffrage universel et les techniques de représentation parlementaire.
La Révolution française voit la naissance du marketing politique, des affiches et des pamphlets sont typographiés ou imprimés pour faire s'étendre rapidement les textes révolutionnaires.
Napoléon et l'Empire s'attachent à cultiver une image positive (Imagerie d'Epinal), tandis que les opposants s'activent dans la direction opposée.
La IIIe république a fort à faire pour se maintenir dans le cadre du suffrage universel, alors que le corps électoral reste quantitativement fortement rural et qualitativement méfiant vis à vis de ceux que l'on dénonce comme étant des «laïcs» et des «partageux».
La «réclame» ou la conquête des débouchés commerciaux
Avec la fin de la guerre de 1870, démarre une période de fortes mutations économiques qu'accompagne et soutient l'effort publicitaire :
-Le fort exode rural de l'époque permet une augmentation du niveau de vie des citadins et donc une augmentation de la production. L'apparition des grands magasins, l'extension des réseaux de chemins de fer entraînent une intensification des échanges et un élargissement des marchés. Les catalogues de vente par correspondance ainsi que les foires-expositions à la campagne.
La presse
Le mouvement est ancien : déjà en 1660, Le Mercurius Politicus publie dans sa revue une publicité pour du dentifrice. Il s'agit vraisemblablement d'une des premières publicités imprimées dans un périodique.
16 juin 1836, Emile de Girardin fait insérer pour la première fois dans son journal, la Presse, des annonces commerciales, ce qui lui permet d’en abaisser le prix.
La libéralisation de la presse, qui se développe véritablement à partir de la III° république, requiert un financement plus important, et par suite une présence accrue de la publicité dans les journaux. En 1896, plus de 37 % des recettes du Figaro sont dues à la publicité.
(A suivre)