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L'ancienneté dans la gouvernance du foot mondial du président de la Confédération africaine (CAF) lui confère le titre de "vice-président senior" de la Fifa et le droit de s'asseoir dans le fauteuil de Blatter en cas de vacance ou d'empêchement.
Hayatou, 69 ans, par ailleurs président de la commission des finances de la Fifa, l'avait déjà fait à l'occasion de la cérémonie électorale qui avait conduit Sepp Blatter à un cinquième mandat à Zurich, lors du fameux congrès du printemps dernier.
Cet ancien professeur de sport, adepte de la course de demi-fond et du basket dans sa jeunesse, est passé par la Fédération camerounaise (Fecafoot) dans les années 1980, avant de s'emparer de la CAF en 1988 et d'entrer au comité exécutif de la Fifa en 1990.
Avec Blatter, élu président de la Fifa en 1998, ils vont d'abord s'affronter à l'élection de 2002. Le Suisse bat aisément le Camerounais. Ils se sont jaugés, ils vont désormais s'allier de manière indéfectible.
La Fifa développe les infrastructures du foot africain à travers le projet Goal, donne à l'Afrique sa première Coupe du monde (Afrique du Sud en 2010) et porte de quatre à cinq le nombre de pays africains pour le tournoi suprême.
Halo de soupçons
En échange, Blatter a le soutien inconditionnel des 54 membres de la CAF, la confédération qui en compte le plus, soutien réaffirmé au plus fort de la tourmente du scandale planétaire.
Hayatou a aussi développé la Coupe d'Afrique des nations (CAN). Le 15 juin dernier, la CAF annonçait le renouvellement de son contrat avec Sportfive et la garantie de toucher au moins un milliard de dollars sur les douze prochaines années.
Mais Hayatou, c'est aussi un parcours parsemé d'affaires, certaines relatées sans preuve chez les journalistes africains, d'autres mises sur la place publique, créant un halo de suspicions.
En décembre 2011 par exemple, le Comité international olympique (CIO), dont il fait partie, lui inflige un "blâme" qui a valeur de "sanction", selon son président Jacques Rogge, dans l'affaire de pots-de-vin ISL, partenaire commercial de la Fifa dans les années 1990.
Le Camerounais avait reconnu avoir perçu personnellement 100.000 francs français (15.244 euros) en liquide d'ISL pour, selon lui, financer les festivités du 40e anniversaire de la CAF en 1995. Conflit d'intérêt, a estimé la commission d'éthique du CIO.
En juin dernier, Hayatou a reconnu dans le magazine Jeune Afrique un versement d'"1,8 million de dollars" à la CAF par les Qataris "pour pouvoir exposer leur projet (de candidature à la Coupe du monde 2022) lors du congrès" de Luanda en janvier 2010, en marge de la CAN.
Autre fait saillant, sa gestion particulière de la fusillade du bus du Togo à Cabinda, à l'orée de la CAN-2010 en Angola, où deux membres du staff togolais avaient perdu la vie. Le pays décide de rapatrier l'équipe. Du coup, la CAF la suspend pour "ingérence gouvernementale"...
Et quand des journalistes européens s'émeuvent de la clémence des sanctions après des violences dans une demi-finale de la CAN-2015 en Guinée Equatoriale, il leur renvoie leur "néocolonialisme".