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Au début de son intervention, Hassan Serghini qui a bien défini la corruption a souligné qu’elle est une gangrène qui touche à la fois les domaines économique et politique ainsi que l’administration. Dans sa lutte contre ce phénomène, le Maroc a déployé d’énormes efforts, mais sans résultats significatifs. Depuis le début des années 70, il a tenté d’éradiquer ce fléau. Cependant, toutes les mesures prises notamment la réforme et le renforcement des contrôles, les projets de textes sur les déclarations du patrimoine, la création de l’Instance centrale pour la prévention de la corruption, la tenue de nombre de procès…. n’ont pas empêché la corruption de s’étendre, a-t-il indiqué. Pour Hassan Serghini, plusieurs facteurs sont à l’origine de ce phénomène dont l’imprécision de certaines lois et leur inadaptation au contexte économique et social de notre pays, la possibilité ou non pour les autorités d’intervenir contre les contrevenants des lois, le pouvoir d’accorder légalement des faveurs, l’existence d’un secteur informel et d’un large secteur d’économie de rente, entre autres. Quant aux facteurs encourageant la corruption, Hassan Serghini a précisé qu’elle s’est développée à grande échelle à partir du début des années 80, que les agents du Makhzen se faisaient payer par les citoyens, falsification des élections, achat des voies, etc. Tout en soulignant que l’Islam n’est pas tendre avec les tricheurs, Hassan Serghini a décliné d’autres facteurs encourageant le phénomène de la corruption tels la perception qu’ont les Marocains des biens publics, l’inefficacité de l’administration, le clientélisme, l’ambiguïté de la légalité des activités économiques informelles. Ce fléau a des conséquences économiques dévastatrices. L’intervenant qui a dévoilé des chiffres alarmants a fait savoir que les auteurs du RDH 50 évaluent le déficit de croissance économique, entre 1980 et 2000, dû à la corruption à un point, soit 1100 milliards de DH de perte pour l’économie nationale. Autre conséquence de ce phénomène : perte de confiance dans les institutions qui gouvernent le pays avec les risques d’instabilité politique et sociale et d’affaiblissement politique du pays vis-à-vis de l’extérieur en particulier nos voisins. Hassan Serghini qui a établi les grandes lignes d’une feuille de route pour une lutte efficace contre ce fléau, a indiqué que la prévention est fondamentale et que l’approche juridique et répressive reste nécessaire mais largement insuffisante.
Pour l’intervenant, la lutte contre la corruption doit nécessairement passer par l’augmentation de la probabilité de se faire prendre et des niveaux des sanctions; la limitation des pouvoirs discrétionnaires et des occasions de gains ainsi que par les interactions entre ces éléments. De ce fait, on doit initier une réforme administrative, économique, de la justice, et créer un véritable observatoire de lutte contre la corruption pour le suivi et l’évaluation des résultats. Réforme de la Constitution, des réformes politiques, de la justice, de l’administration, du système électoral, des médias et des relations de l’Etat avec les partis politiques, la société civile et la presse sont autant de mesures efficientes à même de lutter contre ce phénomène, cités par Hasan Serghini. Les effets néfastes de la corruption sur l’ensemble de la société marocaine devraient placer la lutte contre la corruption à la tête des préoccupations de l’ensemble des forces vives de la nation et de l’Etat marocain. Notre parti devrait proposer à la société marocaine et à nos partenaires politiques une vision cohérente et globale de la lutte contre la corruption, a-t-il conclu.