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Harvey Weinstein
Il fut un faiseur d'Oscars incontournable à Hollywood, il croupit désormais au fond d'une cellule de prison: le producteur Harvey Weinstein, même s'il a obtenu jeudi le droit à un nouveau procès à New York, reste un criminel condamné pour viol et accusé d'agressions sexuelles par des dizaines de femmes qui ont lancé le mouvement #MeToo.
Si l'accession au gotha d'Hollywood de ce fils d'un diamantaire new-yorkais avait pris des années, sa chute s'est faite en quelques jours: en octobre 2017, le New York Times et le New Yorker publient les témoignages de femmes, comédiennes ou mannequins pour la plupart, accusant le magnat du cinéma de les avoir agressées sexuellement, puis de les avoir parfois payées pour se taire.
Trois semaines après, plus de 80 femmes, dont des célébrités comme Ashley Judd, Angelina Jolie, Salma Hayek ou Léa Seydoux l'avaient accusé de harcèlement ou d'agressions allant du baiser forcé au viol, à New York, Los Angeles, Cannes, Paris, Londres ou Toronto, sur plus de trois décennies.
Harvey Weinstein, marié deux fois et père de cinq enfants, a eu beau maintenir que ses relations étaient toutes consenties, le #MeToo était né: ce mouvement a ensuite dénoncé les abus sexuels présumés de centaines d'hommes de pouvoir.
Pourtant, pendant des décennies, Harvey Weinstein a été intouchable, Meryl Streep l'appelant même "Dieu". Et ce malgré des accusations qui datent des années 1990 ou du début des années 2000, les grandes années de Miramax, le studio qu'il créa en 1979 avec son frère cadet Bob (Mira pour leur mère Miriam, Max pour leur père).
Après "Sexe, mensonges et vidéo", de Steven Soderbergh, encensé par la critique en 1989, Miramax produit le premier succès de Quentin Tarantino, "Pulp Fiction" (1994), puis "Le Patient anglais" (1996, neuf Oscars) ou "Shakespeare in Love" (1998, sept Oscars).
Les frères Weinstein revendent Miramax à Disney dès 1993, mais y travaillent jusqu'en 2005, année où ils lancent The Weinstein Company, qui produira encore de grands succès, comme "Inglourious Basterds" de Tarantino (2009), "Le Discours d'un roi" (2010) ou "The Artist" (2011).
Un temps, sa fortune était évaluée entre 240 et 300 millions de dollars, et il contribuait généreusement aux campagnes des démocrates, dont Barack Obama et Hillary Clinton.
Quel contraste avec le prisonnier d'aujourd'hui, à la réputation en miettes, banni de l'Académie des Oscars, qui se déplace en déambulateur et souffre de diabète et de problèmes cardiaques ! Le septuagénaire, dont les images le montrant menotté ont fait le tour du monde, reste toujours condamné à 16 ans de prison pour un viol à Los Angeles.
Avec des frais d'avocats qui se chiffrent en millions, forcé de payer les pensions alimentaires à ses ex-femmes, il a dû vendre ses propriétés. La Weinstein Company a quant à elle disparu, mise en faillite.
Celui qui était la coqueluche des festivals internationaux de cinéma a durant ses procès très peu parlé, adoptant un profil bas. Mais, lors du prononcé de sa peine à New York, il s'est présenté comme une victime du mouvement #MeToo.
"J'étais le premier exemple et maintenant, il y a des milliers d'hommes accusés. Je suis inquiet pour ce pays", avait-il lancé. Reprendra-t-il ce mode de défense lors de son nouveau procès ? C'est de toute façon en homme à jamais déchu qu'il comparaîtra.
Plus de 80 femmes, dont des célébrités comme Ashley Judd, Angelina Jolie, Salma Hayek ou Léa Seydoux avaient accusé Harvey Weinstein de harcèlement ou d'agressionsAgé de 72 ans, diminué physiquement, honni par le 7 e Art après en avoir été l'un des rois, l'homme a encore des années devant lui derrière les barreaux. Et désormais son nom évoque instantanément un comportement de prédateur, implacablement décrit dans des témoignages répétés d'actrices.
Si l'accession au gotha d'Hollywood de ce fils d'un diamantaire new-yorkais avait pris des années, sa chute s'est faite en quelques jours: en octobre 2017, le New York Times et le New Yorker publient les témoignages de femmes, comédiennes ou mannequins pour la plupart, accusant le magnat du cinéma de les avoir agressées sexuellement, puis de les avoir parfois payées pour se taire.
Trois semaines après, plus de 80 femmes, dont des célébrités comme Ashley Judd, Angelina Jolie, Salma Hayek ou Léa Seydoux l'avaient accusé de harcèlement ou d'agressions allant du baiser forcé au viol, à New York, Los Angeles, Cannes, Paris, Londres ou Toronto, sur plus de trois décennies.
Harvey Weinstein, marié deux fois et père de cinq enfants, a eu beau maintenir que ses relations étaient toutes consenties, le #MeToo était né: ce mouvement a ensuite dénoncé les abus sexuels présumés de centaines d'hommes de pouvoir.
Pourtant, pendant des décennies, Harvey Weinstein a été intouchable, Meryl Streep l'appelant même "Dieu". Et ce malgré des accusations qui datent des années 1990 ou du début des années 2000, les grandes années de Miramax, le studio qu'il créa en 1979 avec son frère cadet Bob (Mira pour leur mère Miriam, Max pour leur père).
Après "Sexe, mensonges et vidéo", de Steven Soderbergh, encensé par la critique en 1989, Miramax produit le premier succès de Quentin Tarantino, "Pulp Fiction" (1994), puis "Le Patient anglais" (1996, neuf Oscars) ou "Shakespeare in Love" (1998, sept Oscars).
Les frères Weinstein revendent Miramax à Disney dès 1993, mais y travaillent jusqu'en 2005, année où ils lancent The Weinstein Company, qui produira encore de grands succès, comme "Inglourious Basterds" de Tarantino (2009), "Le Discours d'un roi" (2010) ou "The Artist" (2011).
De 1990 à 2016, le producteur, surnommé "Harvey les ciseaux" pour ses interventions féroces au montage, décrocha 81 Oscars et plus de 300 nominationsDe 1990 à 2016, le producteur, surnommé "Harvey les ciseaux" pour ses interventions féroces au montage, décrocha 81 Oscars et plus de 300 nominations.
Un temps, sa fortune était évaluée entre 240 et 300 millions de dollars, et il contribuait généreusement aux campagnes des démocrates, dont Barack Obama et Hillary Clinton.
Quel contraste avec le prisonnier d'aujourd'hui, à la réputation en miettes, banni de l'Académie des Oscars, qui se déplace en déambulateur et souffre de diabète et de problèmes cardiaques ! Le septuagénaire, dont les images le montrant menotté ont fait le tour du monde, reste toujours condamné à 16 ans de prison pour un viol à Los Angeles.
Avec des frais d'avocats qui se chiffrent en millions, forcé de payer les pensions alimentaires à ses ex-femmes, il a dû vendre ses propriétés. La Weinstein Company a quant à elle disparu, mise en faillite.
Celui qui était la coqueluche des festivals internationaux de cinéma a durant ses procès très peu parlé, adoptant un profil bas. Mais, lors du prononcé de sa peine à New York, il s'est présenté comme une victime du mouvement #MeToo.
"J'étais le premier exemple et maintenant, il y a des milliers d'hommes accusés. Je suis inquiet pour ce pays", avait-il lancé. Reprendra-t-il ce mode de défense lors de son nouveau procès ? C'est de toute façon en homme à jamais déchu qu'il comparaîtra.