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Dans son allocution d’ouverture, Habib El Malki, président du CMC, a souligné que le sujet du débat a été initié au sein du Centre depuis 2008 au moment de la crise économique. Selon lui, malgré tous les efforts déployés, le Maroc souffre d’un certain nombre de maux dont la compétitivité au niveau des exportations. Le pays a pâti du choix de libéralisation qu’il a entrepris par son adhésion aux dispositions du GATT relayée par la signature d’importants accords de libre-échange. Ce faisant, il a perdu un pari car l’ouverture n’a pas donné les résultats escomptés et a favorisé les importations au détriment des exportations. A ce niveau M. El Malki apporte quelques éléments de réponse. Tout d’abord, il faut revoir le modèle de croissance adopté qui, en favorisant les importations, a handicapé fortement le secteur de l’emploi. Le secret d’une croissance compétitive réside donc dans le développement de l’exportation. Plusieurs exemples de pays sont là pour en témoigner notamment l’Allemagne, le Brésil, entre autres. Mais encore faut-il réajuster ce modèle. Comment s’y prendre ? L’accélération de la politique d’industrialisation s’impose à cet effet. Dans ce cadre, le plan Emergence II (2009-2015) a rassuré les entreprises exportatrices en leur apportant un soutien incommensurable. « C’est un pacte national qui devrait aller au-delà des législatures et il serait sage d’en assurer la continuité », a souligné M. El Malki. Un autre élément s’impose à travers la politique de change qui n’est pas assez flexible de l’avis de l’orateur, Bank Al- Maghrib ayant un parcours qualifié d’immobile. Pourtant le taux d’inflation est maîtrisé (< 2 %) et le taux d’endettement se situant entre 60 et 62 % du PIB demeure dans la limite du raisonnable. Ensuite et afin de « booster » les exportations, il faut faire évoluer les valeurs économiques dans ce domaine. « La conquête des marchés extérieurs nécessite une nouvelle culture », a expliqué l’orateur. D’ailleurs, la stratégie Maroc Export Plus est une sacrée avancée par rapport aux pratiques anciennes qui considéraient les exportations comme un secteur d’accompagnement. Cette stratégie a pour finalité de faire du secteur de l’export un levier de croissance dans un monde où le marché est souverain, a conclu le président du CMC.
Pour Abdellatif Maâzouz, ministre du Commerce extérieur, la compétitivité de l’export est une question on ne peut plus de grande actualité. D’ailleurs, selon lui, le choix d’une croissance intérieure est en train d’être revu à travers les plans sectoriels adoptés. Et d’ajouter qu’aujourd’hui une opportunité se présente au Maroc afin de gagner des parts de marché en Europe. En effet, les donneurs d’ordre se déplacent de l’Asie vers l’Europe de l’Est. Une belle opportunité pour le pays, ne serait-ce qu’à travers sa proximité qui débouche sur un faible coût de transport. M. Maâzouz a continué sur sa lancée en déclarant que la Maroc gagnerait beaucoup à explorer davantage le marché américain. Une autre ouverture se place au niveau du marché africain. A ce propos, le Maroc a des liaisons aériennes avec 25 pays africains et les banques marocaines sont présentes dans 30 pays africains. Des atouts non négligeables en somme. Par ailleurs, M. Maâzouz a insisté sur le fait qu’afin d’avoir une politique performante à l’export, il faut se pencher sur les besoins des clients. Il faut faire également montre d’un ciblage et d’une agressivité commerciale, 0,7 % de parts du marché européen étant en deçà des attentes du pays. Les pouvoirs publics disposent des moyens nécessaires. En 4 ans, le budget de la promotion des exportations a été multiplié par 4. « Les visions existent, il faut juste une coordination et une consolidation des moyens mis en place », a ajouté M. Maâzouz
Pour clore cette séance d’ouverture, Mohamed Horani, président de la CGEM, a souligné le fait que la compétitivité est un objectif pour l’ensemble des entreprises marocaines qu’elles soient importatrices ou exportatrices. « Il faut être compétitif chez soi avant de l’être à l’extérieur » a-t-il indiqué. Par ailleurs, M. Horani a fait allusion à la vision 2020 de la CGEM qui détermine plusieurs défis à relever notamment l’accroissement du PIB/habitant qui est de 3000 dollars, la diversification des secteurs, le développement de la régionalisation du pays, la croissance des actifs afin de résorber le chômage. Développer le secteur des exportations est évidemment un atout majeur. Elles représentent 29 % du PIB contre 40 % pour les importations.