Habib El Malki devant les étudiants de l’ISCAE

Invité par l’ISCAE dans le cadre des Rencontres avec les politiques, Habib El Malki qui a animé la conférence de jeudi 15 janvier avec pour thème «Politique et société», était on ne peut plus, explicite, clair et réaliste.
Son intervention était une sorte de check-up de la situation actuelle du Maroc. Tout ou presque y passait.   La Koutla, les alliances, les élections de juin prochain, la balkanisation du champ politique, la crise de confiance dans les politiques, la transition démocratique, la désaffection des citoyens, le manque de communication avec la société, l’implication des jeunes, autant de sujets combien importants qui ont été soulevés par Habib El Malki.   
Dès l’entame de son intervention devant une grande assistance jeune et un amphithéâtre comble, Habib Malki a souligné que s ’adresser à des jeunes qui constituent le noyau dur de la future élite est une opportunité pour mieux faire connaître les choix de l’USFP dans les domaines politique, économique et socioculturel.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il a indiqué que des remarques s’imposent par la force des choses.  Primo, la crise financière actuelle avec ses prolongements économiques et sociaux a réhabilité la pensée socialiste à travers le retour de l’Etat. Cette crise a donc réhabilité le politique. Le marché est déboussolé après avoir joué le rôle de boussole. La rationalité qui a prédominé en se basant de manière surdimentionnée sur le facteur financier, spéculatif, et virtuel a montré ses limites. Partant, la crise actuelle est systémique, globale touchant tous les pays quel que soit leur niveau de développement.
L’un des grands enseignements à tirer de cette crise, c’est la recherche d’une autre rationalité centrée sur l’homme et sur le retour aux valeurs et  à l’éthique pour que le financier devienne au service de l’économique et que ce dernier soit au service du social. Ceci nécessite une nouvelle vision stratégique qui ne peut se faire que grâce à l’implication de l’Etat comme acteur central à côté des autres institutionnels.
La deuxième remarque, c’est que les lauréats de l’ISCAE contribuent à composer l’élite de demain, qui, grâce à ses origines sociales, est l’émanation du peuple. De ce fait, elle ne peut jouer contre les intérêts du peuple. Il faut qu’elle remplisse toutes ses obligations, en particulier  devenir une élite citoyenne, engagée, qui milite pour une nouvelle économie et une nouvelle société, pour un Maroc nouveau.
Cette élite est appelée à jouer un rôle important dans le développement du secteur privé dont la modernisation s’essouffle. L’implication de cette élite dans le secteur privé est porteuse de changements non seulement au niveau économique, mais aussi au niveau de la société. Par sa formation et les valeurs qu’elle porte, elle va contribuer à l’émancipation du secteur privé afin qu’il devienne performant, compétitif et innovant.
 Sur cette base, trois enjeux sont à rappeler : démocratie, modernité et solidarité. L’interaction de ces enjeux constitue la plateforme de combat de l’USFP, selon El Malki. La démocratie ne doit pas être excluante, mais intégrer toutes les couches de la société et impliquer toutes les catégories socioprofessionnelles, particulièrement les jeunes et les femmes.
Et d’ajouter qu’une démocratie excluante est vouée à l’échec.
La modernité ne peut se faire sans réunir les conditions pour que la femme soit un vecteur de changement. Il n’y  a pas de modernité sans l’implication de la femme et il n’y a pas non plus d’implication de la femme sans démocratie. Cette dualité est à la base de toute dynamique politique.
La solidarité est un impératif, car le Maroc, malgré d’indéniables acquis qui sont, connaît une aggravation des disparités sociales et spatiales, d’où la nécessité d’établir une stratégie globale et cohérente pour renforcer la solidarité nationale.
En définitive, comme par le passé,  l’USFP, selon l’intervenant, continue de militer pour une nouvelle société, démocratique, moderne et solidaire. Paradoxalement,  avec la mondialisation, en dépit de l’ouverture marocaine, on assiste à une retraditionalisation de la société marocaine. Ceci est palpable à travers le retour à des valeurs archaïques et désuètes, des comportements, des pratiques individuelles et collectives qui appartiennent à d’autres temps. La modernisation de l’économie du Maroc et l’émancipation de la société par et à travers la démocratie, sont le choix stratégique de l’USFP.
A la fin de sa conférence, Habib El Malki a estimé que la préparation des élections communales de juin prochain, peut constituer une première réponse concrète que l’USFP a toujours revendiquée. C’est pour cela que l’implication des jeunes et des femmes est un pari sur un avenir très proche. Le succès passe par là, a-t-il conclu.

Ils ont dit

Omar El Moufti, 1ère année ISCAE

Cette conférence a été très riche en termes de connaissance sur le système politique marocain et les perspectives de développement du parti pour les futures élections communales. Nous les jeunes, sommes concernés par la politique pour participer et  développer au mieux notre pays. Je m’inscrirai sur les listes électorales pour pouvoir  choisir les futurs responsables et partant participer dans la gestion de la chose locale ».

Rida Mahfoud, 1ère année ISCAE

«Ce genre de conférence ne peut qu’être bénéfique pour les jeunes qui ne doivent être en aucun cas réduits à une simple carte électorale.
Les jeunes sont appelés à avoir une culture politique, à analyser, à faire la comparaison pour trouver le parti qui répond au mieux à leurs idées et aspirations».

Hajar Hassane, 1ère année ISCAE

“Ce genre de conférence est intéréssant pour nous en tant que jeunes. Il m'a permis d'avoir une visibilité sur la chose politique et m'a convaincu pour davantage d'implication des jeunes dans la gestion de la chose locale qui concerne tous les Marocains.
Participer est important pour ne pas donner l'occasion à d'autres de décider à notre place. C'est un devoir citoyen qu'il faut accomplir par tous les jeunes”.