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« Ces sit-in et grèves sont une réaction logique à l’absence d’institutions de dialogue. Ainsi, chaque catégorie sociale qui se sent touchée dans ses intérêts, n’hésite pas à descendre dans la rue pour crier sa colère. Ce qui n’augure rien de bon et peut être dangereux puisqu’en vidant les institutions de dialogue de leur substance, on encourage l’émergence de formes de protestation qui peuvent se radicaliser», nous a indiqué Mohamed Dahmani, membre du Bureau central de la FDT. Et de poursuivre : « La décision concernant le service obligatoire a été prise sans consultation préalable des étudiants médecins. C’est le cas aussi de la circulaire concernant les enseignants-stagiaires qui dissocie la formation du recrutement. Tel est également le cas des habitants de Tanger avec la société délégataire Amendis qui a revu à la hausse ses factures du mois d’août sans en référer aux usagers et sans les en avoir préalablement informés. Et du coup, tous ces gens qui se sont sentis lésés, sont descendus dans la rue pour protester non par plaisir mais par contrainte ».
Notre source estime également que l’absence de mécanismes de coordination et de consultation est devenue l’un des traits caractéristiques de l’actuel gouvernement qui semble fermer toutes les portes du dialogue devant ses interlocuteurs. « Depuis l’investiture de l’actuel Exécutif, tout dialogue est en stand-by et cela dépasse le stade des seuls dossiers sociaux. Il concerne également des dossiers d’une grande importance politique. Pour exemple, les lois organiques qui sont préparées en catimini et sans participation de la société civile et politique. C’est le cas également des élections qui sont encore loin de devenir un débat de société ». Et d’ajouter : « Mais le cas du dialogue social reste édifiant puisqu’il est en panne et rien ne semble augurer d’une avancée en la matière». En effet, avec l’arrivée de Benkirane aux commandes, ce dialogue s’annonçait déjà difficile, voire boiteux. Le chef du gouvernement s’était, en effet, obstinément entêté à n’y inclure qu’un seul et unique point à l’ordre du jour, à savoir la réforme de la Caisse marocaine des retraites (CMR), chargée de la gestion des pensions civiles.
Mais comment peut-on expliquer cette indifférence et cet entêtement de l’Exécutif ? « Benkirane n’a pas cessé de répéter à qui le voulait l’entendre, via les médias ou au Parlement, qu’il bénéficiait de la légitimité des urnes et qu’il avait tous les pouvoirs pour prendre les décisions qu’il voulait sans demander l’avis des autres composantes de la société », nous a-t-il précisé. Et de poursuivre : « Et chaque fois que cette question de dialogue a été mise sur la table, il accusait ses adversaires d’être téléguidés par des parties occultes et de les accuser d’être les agents d’un complot orchestré par je ne sais qui. Ce fut le cas pour les victimes d’Amendis qu’il a accusées d’alimenter la Fitna. C’est le cas aussi pour les enseignants-stagiaires qu’il a accusés d’appliquer l’agenda des adversaires du gouvernement. Benkirane évite toute analyse objective de la situation et se complaît allègrement dans des illusions ».
Faut-il s’attendre à un changement dans un avenir proche ? « Non », nous a répondu notre source qui estime qu’on est dans une année législative et que les élections prendront le pas sur les autres questions. « Il faut s’attendre à tout cette année. D’ailleurs, la loi de Finances n’augure rien de bon. Ceci d’autant plus que le retard des précipitations pose également problème mais on espère ne pas arriver au pire », a-t-elle conclu.