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Selon nos informations, il n’y aura pas de réunion de la majorité. Nabil Benabdallah, Mohand Laenser et Salaheddine Mezouar ne se réuniront pas autour du chef de gouvernement et de la majorité, Abdelilah Benkirane. En quête d’une nouvelle coalition depuis de (trop) longues semaines, Benkirane a privilégié les rencontres «be to be», rencontrant séparément les trois autres partis qui formeront sa majorité, c'est-à-dire le Rassemblement national des indépendants en plus des deux alliés, rescapés du gouvernement sortant, le PPS et le MP.
Selon une source bien informée et qui a requis l’anonymat, il y aurait depuis lundi 7 octobre, une sorte de navette entre le Premier ministre et le Palais. Des va-et-vient, propositions et réajustements à l’appui, qui démontrent que le rythme a été imposé. Fini les négociations en dilettante et les contacts qui se faisaient au gré du bon vouloir d’un chef de gouvernement visiblement pas pressé de former son Exécutif. Benkirane a été rattrapé par le facteur et on lui aurait fait comprendre que le temps était compté. « On ne l’a jamais vu aussi… actif depuis que l’Istiqlal a claqué la porte », témoigne ce politique appartenant à la majorité et visiblement dans le secret des Dieux. Il y a de la reprise en main dans l’air. Et dans les états-majors partisans appartenant à la coalition, on le sent.
C’est une véritable course contre la montre qui a commencé. Des informations laissent indiquer que la nomination du gouvernement Benkirane II pourrait avoir lieu avant vendredi 11 octobre, date d’ouverture de la session d’automne du Parlement. L’inauguration par le Souverain de la nouvelle année législative pourra-t-elle se faire avec un gouvernement sortant ?Benkirane fera-t-il sa rentrée avec des ministres démissionnaires et d’autres appelés à quitter le navire au nom d’un remaniement difficile ? D’un bout à l’autre de l’échiquier politique, on n’en finit pas de se poser la question. Dans les travées de l’opposition, les députés affûtent déjà leurs armes. « Peut-on valablement poser mardi prochain des questions orales à des ministres qui s’en vont ? C’est le principe du contrôle de l’Exécutif par le législatif qui est mis en difficulté », soutient cet élu de l’Union socialiste des forces populaires.
Hier mardi, les contacts avaient toujours lieu entre le chef de la majorité et ses alliés alors que les va-et-vient se poursuivaient. Aux dernières nouvelles, Le président du Rassemblement national des indépendants succéderait à un Saadeddine El Othmani sacrifié, aux affaires étrangères. Plus chanceux que son pair du secrétariat national du PJD, le ministre délégué au budget, l’islamiste Driss El Aazami, conserverait son portefeuille. Le nombre des portefeuilles qui irait au parti de la colombe ne serait pas, non plus, totalement tranché. Selon des sources proches des tractations, la présidence de la chambre des députés –le mandat de l’Istiqlalien karim Ghellab arrive à terme en avril prochain- ferait partie du package et devrait peser sur les négociations avec le RNI. Les bons comptes ont commencé et ils ne font pas que des amis. Pour les cadors du PJD, le RNI ne saurait détenir 8 portefeuilles en plus du fauteuil présidentiel de la chambre basse. «Mais attention , prévient ce cacique de la coalition actuelle, tout cela est valable, valeur mardi matin. Les choses vont très vite et peuvent changer tout aussi vite».