-
La première édition du Festival du cinéma et de l’histoire, du 23 au 27 janvier à Marrakech
-
La tenue régulière de la Commission mixte et les avancées réalisées témoignent d’une relation de confiance entre le Maroc et le Libéria
-
Nasser Bourita : La réunion de la Commission mixte de coopération Maroc-Libéria, une opportunité pour établir un partenariat économique solide
-
Le Maroc et l’Agence de développement de l'UA résolus à renforcer leur coopération énergétique
-
Les Marocains en tête des affiliés étrangers à la sécurité sociale en Espagne
Mais d’abord, que signifie l’approche genre ? Selon Mme Chihab, directrice au ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la ville (MHUPV), le concept genre est apparu pour la première fois en 1972 pour s’imposer comme un outil d’analyse permettant la distinction entre la dimension biologique de sexe et celle culturelle de genre. Pourtant, son emploi dans les analyses et les approches ne date que de la fin des années quatre-vingts.
De son côté, Aicha Belarbi, professeur chercheur à l’Université Mohammed V, a expliqué que l’approche genre adoptée au Maroc comme par ailleurs s’est vite transformée en quota permettant l’accès de certaines femmes à des postes de responsabilité alors que cette approche doit, en principe, intervenir pour modeler les esprits des hommes et des femmes, a-t-elle précisé.
Concernant le rapport de la femme à la ville, Mme Chihab a estimé que cette relation reflète des pratiques sociales et politiques et suscite des questions sur la présence-absence des femmes dans l’espace public. Ainsi, s’est-elle demandé si nos espaces urbains sont-ils pensés en direction des femmes.
D’après l’intervenante, l’accès en dehors se limite pour beaucoup de femmes aux frontières de leurs quartiers et pour les seules activités domestiques. Elle estime que l’espace public est un droit récemment acquis et qui reste encore sous contrôle masculin du fait de la violence urbaine qui touche davantage les femmes que les hommes.
La responsable du MHUPV pense qu’au Maroc, la pauvreté, l’analphabétisme et la difficulté d’accès aux infrastructures de base sont autant de facteurs qui appellent à l’approche genre afin de surmonter les inégalités qui touchent notamment les femmes et les enfants. Même appréciation de la part de Mme Belarbi qui a estimé que la question de genre est primordiale dans l’élaboration des politiques de la ville. Cependant, elle n’a pas manqué l’occasion pour émettre certaines réserves relatives à la définition même de la politique de la ville présentée par le MHUPV comme une politique interministérielle, intégrée, multi-partenariale, contractuelle et participative, conduite par l’Etat et les collectivités locales en partenariat avec le secteur privé et la société civile.
Selon elle, cette définition pèche par l’absence de la dimension genre, par le manque de précision concernant les acteurs chargés de sa mise en place et les interrogations qui suscitent l’implication des collectivités locales dominées par la gente masculine.
Des propos que la représentante du MHUPV a jugé pertinents et auxquels elle a répondu par le fait que la définition en question est basique et ouverte. Et qu’elle a beaucoup évolué ces derniers temps en introduisant l’approche genre comme un référentiel dans les manières de penser et de planifier la ville.