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A l'intérieur de cet espace de voyage, ils ne sont que quelques centaines de voyageurs à attendre leur tour dans le calme et l'ordre à côté de chauffeurs d'autocars impatients de partir et des courtiers à bout de nerfs. La gare d'Oulad Zyane ressemble à son image ordinaire, celle de tous les jours.
Pour cet habitué des lieux, le nombre de voyageurs affluant vers la gare routière reste très faible et en deçà des attentes : « Il pourra y avoir quelques bousculades la veille de l'Aid mais rien de plus ». Notre interlocuteur pense que cette faible affluence s’explique par la coïncidence de la période de l'Aid avec celle de la rentrée scolaire prévue le 14 septembre prochain. « Les familles se demandent à quoi servirait de faire des centaines de kilomètres pour deux jours de vacances alors que leurs enfants doivent être à leurs écoles dès lundi», précise-t-il. Et d’ajouter, que cette année, plusieurs familles ont préféré passer cette fête chez eux car leur bourse a été durement touchée par les dépenses de vacances d'été et de Ramadan, sans oublier bien entendu la rentrée scolaire.
Au niveau de l'administration de la station, cette situation n'a rien d'anormal. Le nombre de voyageurs est en chute libre durant cette période depuis 2007. « Nous avons constaté que cette tendance à la baisse se renforce d'une année à l'autre. Pour preuve, le nombre d'autorisations délivrées est en diminution». L'un des responsables nous a indiqué que la période de l’Aid Al Fitr connaît habituellement le déplacement des travailleurs journaliers ou des petits commerçants célibataires, rejoignant leurs familles, tout en précisant que les destinations de 200 et 300 km restent les plus fréquentées.
L'administration de la gare a également affirmé que toutes les mesures nécessaires pour garantir la fluidité du transport ont été déjà prises. A ce propos, un contrôle de l'état mécanique des autocars a été effectué 15 jours avant l'Aid, sans oublier les fiches techniques des véhicules. « Il y a près de 250 autocars contrôlés et plus de 25 autorisations délivrées. On prévoit de 150 à 200 déplacements par jour », a expliqué un responsable.
Pourtant, chaque année, à la gare routière Oueld Zyane, à l'approche des fêtes religieuses ou des vacances scolaires, tout change pour que rien ne change. Comme à l'accoutumée, des mesures sont prises en grand fanfare, mais rien ne semble différent de l'année écoulée. Ainsi les prix continuent de flamber durant cette période, et ce pour toutes les destinations, sans exception. Les 300 sociétés opérant à la gare semblent profiter de cette grande affluence pour augmenter les tarifs au lieu d’assurer le service public de base, en contrepartie de l'autorisation exceptionnelle qui leur a été accordée. Un billet en temps normal à 50 DH peut être doublé ou triplé. Les contrôles et les mesures prises à l'encontre des fraudeurs semblent inopérants et c'est aux voyageurs de payer les pots cassés. Mais jusqu’à quand?