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Au moins 75 personnes ont été tuées dans la nuit de samedi à dimanche dans ces raids, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien Hamas au pouvoir à Gaza depuis 2007.
Malgré une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat, les combats n'ont pas cessé dans le petit territoire palestinien, près de six mois après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre.
Outre le bilan humain et les destructions, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans toute la bande de Gaza où la majorité des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés et sont désormais menacés de famine selon l'ONU, qui déplore depuis des semaines une aide largement insuffisante pour répondre aux besoins de la population.
Samedi, une flottille a quitté Chypre en direction de Gaza pour y acheminer 400 tonnes d'aide humanitaire grâce à l'ouverture d'un corridor maritime ouvert mi-mars entre Chypre et Gaza.
Signe d'une situation désespérée, une distribution de nourriture dans la ville de Gaza (nord) où l'aide arrive très difficilement, a provoqué un chaos durant lequel cinq Palestiniens ont été tués par des tirs et une bousculade, selon un membre du Croissant-Rouge palestinien.
L'armée israélienne a dit à l'AFP ne pas avoir d'informations au sujet de cet incident.
Plusieurs distributions d'aides dans cette ville ont tourné au drame depuis février avec plus d'une centaine de morts au total. En début de semaine, 18 Palestiniens ont péri, dont douze noyés en mer, en tentant de récupérer de la nourriture parachutée par des avions arabes et occidentaux.
Jeudi, la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute instance judiciaire de l'ONU, a ordonné à Israël d'assurer "une aide humanitaire de toute urgence" à Gaza, face à "une famine qui s'installe".
La guerre a été déclenchée le 7 octobre lorsque des commandos du Hamas infiltrés de Gaza ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas et mène depuis le 27 octobre une offensive terrestre, en plus de raids aériens, ayant couté la vie à plus de 32.700 Palestiniens.
Face aux pressions internationales - dont celle de son allié américain - ainsi que celle des familles d'otages, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé vendredi avoir "approuvé un prochain cycle de négociations, dans les jours à venir, à Doha et au Caire (...) pour aller de l'avant".
Selon un journal égyptien pro-gouvernemental proche des services de sécurité, ces négociations devaient reprendre dimanche.
Samedi, des milliers de personnes se sont rassemblées à Tel-Aviv pour demander la libération des otages. Un autre rassemblement de masse est prévu la semaine prochaine.
Ces derniers mois, plusieurs sessions de négociations ont eu lieu via les médiateurs internationaux -Egypte, Qatar, Etats-Unis-, mais sans résultat, les deux parties s'accusant mutuellement de blocage.
Depuis le début de la guerre, une seule trêve d'une semaine a été instaurée fin novembre. Elle avait permis la libération d'une centaine d'otages enlevés pendant l'attaque du 7 octobre en échange de prisonniers palestiniens incarcérés par Israël.
En attendant, les combats se poursuivent dans le territoire et plus particulièrement autour des hôpitaux, dont la plupart sont hors service. L'armée israélienne accuse les combattants du Hamas de s'y cacher.
Elle a annoncé samedi avoir tué plusieurs combattants, dont un chef du mouvement palestinien, dans son "opération" dans le complexe hospitalier al-Chifa à Gaza-Ville, le plus grand du territoire.
Selon le Hamas, 107 patients sont toujours "retenus" à al-Chifa où l'armée se trouve pour le 14e jour consécutif. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 100 patients et 50 personnels de santé seraient encore dans le complexe.
Toujours selon le Hamas, les troupes israéliennes sont également présentes dans le complexe hospitalier Nasser, dans le sud de la bande de Gaza. Le Croissant-Rouge palestinien rapporte lui que des opérations sont aussi en cours à l'hôpital Al Amal, également dans le sud.
Selon le directeur de l'hôpital Kamal Adwan, dans le nord de Gaza, cet établissement est "le seul disponible pour les cas critiques", mais fait actuellement face à une pénurie de sang.