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Mohamed Aouich, 92 ans, ancien caporal au 4ème régiment de tirailleurs marocains (RTM), né en 1918, près de Taza, s'était engagé dans l'armée française en 1939.
Démineur d'élite avec son régiment, il avait participé à la campagne d'Italie (1943-1944) notamment aux batailles du Garigliano et de Monte Cassino, au débarquement de Provence en août 1944 dans le Golfe de Saint-Tropez, puis à la campagne des Vosges.
Il avait été blessé une première fois à la jambe droite par des éclats d'obus en Italie en mai 1944 avant de perdre son pied droit en novembre 1944 près de Belfort, amputé par une mine, en portant secours à l'un de ses camarades.
Décoré de la Médaille militaire en 1945 et titulaire de deux citations, Mohamed Aouich avait quitté l'armée en 1946. Grand mutilé de guerre, cet homme qui vit en France et retourne quelques mois par an au Maroc, rejoint ainsi le Panthéon des grands noms de ce régiment d'infanterie qui compte, entre autres, Mohamed Boukhriss, ancien sergent (3 citations et 1 blessure de guerre), Mohamed El Baouchi, ancien caporal (1 citation et 1 blessure de guerre) et M'hamed Benhafid, ancien tirailleur de 1re classe (2 citations).
Créé le 1er janvier 1929 par décision ministérielle du 11 avril 1928 et dissous en 1964, l'histoire glorieuse du 4ème RTM s'étend de la grande guerre de 1939-1945 à celle de l'Indochine qui a eu lieu de 1947 à 1954.
Carigliano, Monte Cassino, débarquement en Provence dans le Golfe de St Tropez, libération de Briançon, Belfort et Lauw, libération du sud-est et de l'est de la France, campagne d'Allemagne jusqu'en Autriche, participation à la Bataille de Dien Bien Phu où il a pratiquement perdu la majorité de ses effectifs, etc. sont autant de hauts faits d'armes de ce régiment composé, en totalité, de soldats marocains.
Ce régiment a été cité trois fois par le Général De gaulle, le Général américain Clark, commandant les forces multinationales en Italie, et le Général Guillaume Juin qui a également servi au Maroc comme Résident général du Protectorat français.
Le sang que ses soldats ont vaillamment versé sur le champ d'honneur a créé un sentiment qui, par-delà les vicissitudes de l'Histoire, a permis le développement d'une mémoire commune qui a été forgée tant par les troupes qui étaient stationnées sur le territoire national qu'en France.
Les premières étaient composées de quatre régiments de tirailleurs (1er, 2ème, 4ème et 7ème RTM), de trois régiments de spahis (1er, 2ème et 3ème RSM), de deux régiments d'artillerie (les 63ème et 64ème), de deux bataillons de génie, de 25 compagnies du train et de 57 goums. Celles qui l'étaient en territoire français se composaient de quatre régiments de tirailleurs (3ème, 5ème, 6ème et 8ème RTM) et d'un régiment de spahis (4ème RSM). Soit 38.000 hommes au moment de la mobilisation de septembre 1939, que des centaines d'autres conscrits rejoindront par la suite. De 1939 à 1945, ces troupes marocaines furent de tous les combats et vécurent l'humiliation de la défaite et l'ivresse de la victoire. De la campagne de 1939-1940 où le Blitzkrieg démontrera sa toute puissance, à celle de Tunisie (1942-1943), en passant par les campagnes d'Italie (1943-44), de France, d'Allemagne et d'Autriche, le sang marocain a ainsi balisé les chemins qui ont conduit à la défaite nazie et à la résurrection de la démocratie en Europe.
Ces soldats de la liberté ont également écrit les pages les plus glorieuses de l'Histoire de la Libération dont les carrés musulmans des cimetières militaires ainsi que les multiples monuments et stèles commémoratives continuent de témoigner.