Forte tension entre gendarmes et exploitants des champs de cannabis : Drogue et armes à feu à Bab Berrad

Le ton est monté d’un cran, ce week-end à Bab Berrad, dans la province de Chefchaouen. Le torchon brûle entre les éléments de la gendarmerie Royale et les populations de certains douars, tels Tamourth, Bni Rzin, Laânsra, Bab Taza… Avec le début de la saison de la culture du cannabis, les gendarmes tentent vainement d’interdire à  certains cultivateurs d’exploiter des terrains situés notamment au bord des routes provinciales et régionales. Samedi, des dizaines de voitures suivaient les éléments de la gendarmerie, dans un but de les persuader qu’il n’est pas question d’interdire la culture du cannabis. Motif invoqué : « un dahir » qui leur a par le passé accordé le droit de pratiquer cette culture faute d’alternative viable. Leur siège à Bab Berrad a été violemment saccagé, dimanche, par les habitants, dans un bras de fer qui risque de dégénérer. Les gendarmes se sont trouvés bloqués dans leurs locaux. Le centre de Bab Berrad a été investi par des jeunes à bord de voitures pour faire pression sur les autorités afin d’obtenir que la culture du cannabis soit pratiquée dans toute la région sans intervention aucune. De peur que la situation s’envenime, les autorités ont procédé à l’interdiction du souk hebdomadaire qui se tient habituellement au début de chaque semaine. Les marchands venus d’autres villes ont été contraints de rebrousser chemin.
Par ailleurs, une grande anarchie prévaut dans les douars de la région, surtout qu’il est question de possession illégale d’armes (pistolets, fusils …), avec tout  ce que cela suppose comme menace à l’ordre public et à la paix sociale. Il suffit de dire que tous les colporteurs disposent de fusils à bord de leurs véhicules qui sillonnent quotidiennement la province ! Il y a un peu plus d’une semaine, une rixe a éclaté à Lehwit entre trois personnes, au point de faire usage de leurs armes à feu. Et à l’instar de plusieurs autres affaires, celle-ci a été vite étouffée, suite à des interventions habituelles. « Tout a un prix », font préciser les mêmes sources.
Outre le cannabis, ces régions ainsi que celles de Teroual, Zoumi, Moulay Bouselham et Mouqrisat commencent à voir circuler des drogues dures notamment de la cocaïne.


Saisie de chira à Paris

Les services de police français ont saisi, vendredi dernier à Paris, 420 kg de chira (résine de cannabis) dissimulés parmi une cargaison de meubles que transportait un fourgon conduit par un Franco-marocain, a-t-on appris lundi de source policière.
Réalisée dans le cadre de la coopération entre le Maroc et la France pour lutter contre le trafic international de stupéfiants, cette opération s'inscrit dans le cadre d'une enquête conjointe initiée depuis quelques mois, de concert avec les services de police marocains, qui ont facilité le passage à la sortie du Royaume du fourgon incriminé.
Sur le plan juridique, "cette affaire a été encadrée par les conventions internationales ratifiées par les deux pays en matière de lutte contre le narcotrafic international et supervisée par le Parquet général compétent", précise-t-on de même source.
Outre le conducteur du fourgon, il a été également procédé à l'arrestation d'un Français qui s'est avéré le chef présumé du réseau ayant importé la drogue.
Une enquête sera diligentée en vue d'arrêter les autres membres du réseau, a-t-on ajouté.