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Dans la foulée, le CMC a le mérite de rappeler qu’au Maroc, le taux d’endettement du Trésor est passé de 61,5% en 2013 à 63,4% en 2014 observant instamment que ce taux n’était que de 45,4% en 2008 !
Et de relever, bien à-propos, que cette tendance haussière est très préoccupante soulignant qu’elle doit faire l’objet d’une attention particulière de la part des gestionnaires de la dette publique pour éviter au pays, à l’avenir, des politiques de restauration qui pourraient s’avérer très onéreuses.
L’endettement public, note la même source, n’a cessé de s’alourdir depuis la fin de la dernière décennie avec une nette accélération ces dernières années. Et de préciser que la dette publique consolidée est passée de 385 milliards de DH (MMDH) en 2007 à plus de 720 MMDH en 2014, enregistrant un accroissement de 9,3% par an.
«Au plan macroéconomique, le poids de la dette qui s’apprécie par référence au PIB a atteint en 2014 le ratio de 78 %, en hausse de 18 points par rapport à l’année 2007», signale le Centre notant qu’en comparaison aux agrégats budgétaires, l’encours de la dette publique, qui représentait au milieu de la dernière décennie un peu plus du double des ressources ordinaires du Trésor, en constitue désormais plus du triple.
Il présage, dans ce sens, de scénarios prospectifs pour les années à venir qui semblent, au vu des tendances macroéconomiques actuelles, privilégier l’hypothèse d’une inflexion sensible de la courbe d’endettement et, conséquemment, d’une réduction du taux d’endettement public. Et d’anticiper, dans ce sillage, un ratio d’endettement du Trésor public, dont la courbe culminerait en 2017 à 68% du PIB, qui pourrait connaître un retournement progressif pour se réduire à près de 60% à l’horizon 2020.
En outre, les ménages marocains n’étaient pas en reste de la note de conjoncture, qui a insisté sur leur rôle important dans l’économie. Selon le CMC, ces derniers sont le premier acteur en termes de consommation finale (74%) et d’épargne (63%), ainsi que le deuxième pour ce qui est de l’investissement (34%). Et de mettre en exergue que concernant l’endettement, ils ne sont pas assez bien positionnés par rapport aux autres agents et particulièrement l’Etat et les entreprises. Parmi les facteurs qui expliquent cette situation, les auteurs du Spécial « Endettement »citent le faible taux de bancarisation qui ne dépasse guère le seuil de 30% et la prédominance des revenus provenant du secteur informel. Toutefois, relèvent-ils, une mutation importante s’est opérée dans ce domaine au cours des dix dernières années. A ce propos, ils ont tenu à rappeler qu’entre 2002 et 2014, la dette globale des ménages a été multipliée par plus de trois et que l’achat de logement à crédit a été le facteur principal derrière cette évolution exceptionnelle.
Par ailleurs, si les ménages ne sont pas suffisamment positionnés en matière d’endettement, comparés aux entreprises, ces dernières ont, en revanche, bénéficié de nombreux Plans sectoriels mis en place par les pouvoirs publics au cours des dernières années avec pour finalité de les aider à une modernisation via la diversification productive de l’économie nationale, explique le CMC. Il fait état également de la distribution du crédit qui est l’un des leviers mobilisés par les politiques publiques pour la réalisation de tels objectifs. Et dans cette perspective, le Centre se demande si l’étude des crédits bancaires ventilés selon les différentes branches d’activité permet-elle d’apporter des éléments de réponse à ces préoccupations de la politique économique.
Et ce n’est pas tout. Une autre interrogation s’impose aussi pour le CMC quant aux dettes des entreprises. Ainsi, selon lui, quid de l’évolution et de l’utilisation des concours bancaires au cours des dernières années ? En décodé, compte tenu de leur sous-capitalisation chronique conjuguée à la modicité de l’autofinancement, la croissance des entreprises non financières (ENF) dépend grandement des concours externes (notamment des emprunts bancaires qui ont représenté, au terme de 2014, plus de 68% de l’encours total de la dette de ces ENF).
D’un autre côté, la note de conjoncture a également traité de la question des plans de désendettement en Europe en citant les cas de l’Espagne et de la France. Ainsi, la même source met la lumière sur le fait que la forte dégradation des finances publiques suite à la crise s’est accompagnée d’interrogations croissantes sur la soutenabilité de la dette publique. Dans ce contexte, le CMC dévoile que le redressement des finances publiques devient un impératif des gouvernements de la zone euro notant, d’une part, que l’Espagne a largement entamé le processus de son désendettement au moyen d’un important plan d’austérité et de réformes structurelles tout en ayant retrouvé le chemin de la croissance et de l’autre, qu’en France, l’effort de désendettement est jugé insuffisant.