Flambée des prix des produits alimentaires : Un sit-in de protestation à Casablanca


Hassan Bentaleb
Mercredi 3 Novembre 2010

 La Coordination nationale de lutte contre la vie chère et la détérioration des services publics est sur le pied de guerre. Les préparatifs vont bon train pour organiser un nouveau sit-in à Casablanca, pour protester contre la hausse des prix des produits alimentaires et la détérioration des services publics.
En effet, depuis août dernier, les Casablancais ne savent plus à quel saint se vouer. Il ne se passe pas un jour, sans qu'ils ne s'interrogent sur ce qu'ils peuvent mettre dans leurs assiettes. La valse des prix des produits alimentaires continue et ne semble pas finir de sitôt. D'autant plus qu'elle coïncide avec l'Aid Al Adha. Moment crucial pour le budget, déjà réduit par les dépenses estivales et la rentrée scolaire.
Aujourd'hui, pour remplir son panier, une ménagère doit débourser, dans un marché de catégorie moyenne, au kilogramme : 7 DH la pomme de terre, 10 DH la tomate, 6 DH l'oignon et 6.5 DH les carottes.
Pour ce qui est des viandes (rouges ou blanches), leurs prix varient d'un endroit à l'autre (70 à 90 DH le kilo de viande rouge en moyenne contre 16 DH le kilo de volaille), mais ils restent trop élevés pour la plupart  des bourses, à cause de la faiblesse de leur pouvoir d'achat. Contrairement aux poissons, dont les prix ont commencé  à baisser.
La flambée des prix a touché considérablement les produits de grande consommation et atteint parfois des niveaux vertigineux à certains endroits. Le Haut commissariat au plan (HCP) a relevé que les prix des légumes ont flambé de 19,2%, ceux des "fruits" de 5,5% et des "poissons et fruits de mer" de 2,5%.
Et comme un malheur ne vient pas seul, beaucoup de Casablancais ont eu la mauvaise surprise de recevoir, ce mois-ci, des factures d'eau et d'électricité jugées trop salées et que beaucoup de familles ont eu du mal à avaler la pilule. Et pour cause : les factures comportent des estimations trop élevées sur les deux derniers mois.
Pour les usagers, le coup est dur et fait mal au budget familial. Si certains ont déjà exprimé leur grogne et leur refus de céder à ce rattrapage douloureux, d'autres ont préféré se résigner et prendre leur mal en patience.
Pour Ahmed Abou Nacer, SG de l'Association marocaine des droits de l'Homme- section de Casablanca, cette flambée des prix n'est pas une nouveauté au Maroc. Elle est monnaie courante depuis les années 80. Le pays est devenu un royaume de surenchères et la succession des gouvernements n'est pas en mesure de freiner cette escalade dangereuse de la cherté de la vie. "Le pire est que ce feuilleton risque de s'aggraver avec la crise économique mondiale et ses effets sur le Maroc", a-t-il précisé.
Pour la Coordination, il y a des variables endogènes et exogènes qui expliquent ces hausses. Elle impute la hausse des prix des denrées largement consommées à l'action néfaste des spéculateurs qui réalisent des profits au détriment du peuple. La politique de dépendance économique et les recommandations des institutions financières mondiales (FMI, FM, OMC…) qui dictent au Maroc, ses choix et orientations économiques ont été également mis à l'index.
Face à cette situation, M. Abou Nacer estime que le travail de la Coordination est crucial et que la mobilisation de l'opinion publique est déterminante. "L'expérience nous a montré que nos efforts ont réussi à donner des résultats et que beaucoup de responsables de ces hausses ont été dissuadés. C'est pourquoi,  je dis qu'il faut réagir et ne pas laisser le terrain vide à ces spéculateurs", a-t-il expliqué. Et d'ajouter qu'il y a plus de 90 coordinations au niveau national prêtes à réagir et occuper la place laissée par les syndicats dans ce secteur.
La vie au Maroc est devenue donc de plus en plus chère. Les interminables grèves et mouvements de protestation sont là pour nous le rappeler. Pourtant, et jusqu'à présent, rien n'a été fait de la part des pouvoirs publics pour répondre aux doléances des Marocains.


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