-
Une délégation de sénateurs français salue l'élan de développement à Dakhla
-
Les communes de Lagouira et Bignona décident de renforcer leurs capacités institutionnelles et techniques
-
Inondations en Espagne. Fernando Grande-Marlask : Le soutien du Maroc illustre la profondeur des relations entre les deux pays
-
Nécessité d’une révision globale du secteur des médias, distribution équitable des investissements dans les régions, situation critique des ressortissants marocains au Mozambique, entre autres problématiques abordées par les deux Groupes d’opposition
-
Document coûteux, validité limitée et portée internationale modeste: Cher, trop cher passeport
En effet, depuis août dernier, les Casablancais ne savent plus à quel saint se vouer. Il ne se passe pas un jour, sans qu'ils ne s'interrogent sur ce qu'ils peuvent mettre dans leurs assiettes. La valse des prix des produits alimentaires continue et ne semble pas finir de sitôt. D'autant plus qu'elle coïncide avec l'Aid Al Adha. Moment crucial pour le budget, déjà réduit par les dépenses estivales et la rentrée scolaire.
Aujourd'hui, pour remplir son panier, une ménagère doit débourser, dans un marché de catégorie moyenne, au kilogramme : 7 DH la pomme de terre, 10 DH la tomate, 6 DH l'oignon et 6.5 DH les carottes.
Pour ce qui est des viandes (rouges ou blanches), leurs prix varient d'un endroit à l'autre (70 à 90 DH le kilo de viande rouge en moyenne contre 16 DH le kilo de volaille), mais ils restent trop élevés pour la plupart des bourses, à cause de la faiblesse de leur pouvoir d'achat. Contrairement aux poissons, dont les prix ont commencé à baisser.
La flambée des prix a touché considérablement les produits de grande consommation et atteint parfois des niveaux vertigineux à certains endroits. Le Haut commissariat au plan (HCP) a relevé que les prix des légumes ont flambé de 19,2%, ceux des "fruits" de 5,5% et des "poissons et fruits de mer" de 2,5%.
Et comme un malheur ne vient pas seul, beaucoup de Casablancais ont eu la mauvaise surprise de recevoir, ce mois-ci, des factures d'eau et d'électricité jugées trop salées et que beaucoup de familles ont eu du mal à avaler la pilule. Et pour cause : les factures comportent des estimations trop élevées sur les deux derniers mois.
Pour les usagers, le coup est dur et fait mal au budget familial. Si certains ont déjà exprimé leur grogne et leur refus de céder à ce rattrapage douloureux, d'autres ont préféré se résigner et prendre leur mal en patience.
Pour Ahmed Abou Nacer, SG de l'Association marocaine des droits de l'Homme- section de Casablanca, cette flambée des prix n'est pas une nouveauté au Maroc. Elle est monnaie courante depuis les années 80. Le pays est devenu un royaume de surenchères et la succession des gouvernements n'est pas en mesure de freiner cette escalade dangereuse de la cherté de la vie. "Le pire est que ce feuilleton risque de s'aggraver avec la crise économique mondiale et ses effets sur le Maroc", a-t-il précisé.
Pour la Coordination, il y a des variables endogènes et exogènes qui expliquent ces hausses. Elle impute la hausse des prix des denrées largement consommées à l'action néfaste des spéculateurs qui réalisent des profits au détriment du peuple. La politique de dépendance économique et les recommandations des institutions financières mondiales (FMI, FM, OMC…) qui dictent au Maroc, ses choix et orientations économiques ont été également mis à l'index.
Face à cette situation, M. Abou Nacer estime que le travail de la Coordination est crucial et que la mobilisation de l'opinion publique est déterminante. "L'expérience nous a montré que nos efforts ont réussi à donner des résultats et que beaucoup de responsables de ces hausses ont été dissuadés. C'est pourquoi, je dis qu'il faut réagir et ne pas laisser le terrain vide à ces spéculateurs", a-t-il expliqué. Et d'ajouter qu'il y a plus de 90 coordinations au niveau national prêtes à réagir et occuper la place laissée par les syndicats dans ce secteur.
La vie au Maroc est devenue donc de plus en plus chère. Les interminables grèves et mouvements de protestation sont là pour nous le rappeler. Pourtant, et jusqu'à présent, rien n'a été fait de la part des pouvoirs publics pour répondre aux doléances des Marocains.