Finale de la Ligue des Champions d'Afrique Orange : Face à une Espérance déterminée, le WAC rate de peu le coche

Le WAC a raté l'ultime marche d'un sacre continental, tout à fait à sa portée, en s'inclinant par le plus petit des scores en match retour de la finale de la Ligue des champions de la CAF, devant l'Espérance de Tunis. Samedi, donc à Tunis au stade Radès archi-comble, pour la circonstance, devant quelque 55 000 supporters en folie dont des Wydadis (bastonnés par les forces de sécurité après match selon le site widadnews et medi1 TV), les joueurs Sang et Or de l'EST, levaient haut la timbale qui aurait pu, au terme d'une rencontre, loin d'avoir tenu ses promesses, tout aussi bien être brandie par le camp adverse.  Mais il fallait un vainqueur et les dieux du stade ont choisi l'EST qui, d'un petit cran, la méritait un peu plus que le WAC. Ce dernier qui n'a jamais pu, ni su réagir au  coup de sort de Tunis, a en réalité perdu cette Coupe d'Afrique à Casablanca quand il a été tenu en échec d'un score vierge, pour avoir privilégié une incompréhensible stratégie défensive face à l'EST. A Tunis, cela lui a coûté cher, car il jouait la meilleure défense d'Afrique (zéro but encaissé en cinq rencontres à domicile). Cela d'ailleurs se vérifiait sur la pelouse, car le Wydad n'a jamais pu remonter l'unique but de la 22e minute quand le latéral droit ghanéen Harrisson Afful formé au  Feyenoord Rotterdam (pourtant incertain avant match), mettait dans le vent Lemsassi et enroulait son ballon au second poteau en pleine équerre des buts de l'excellent gardien olympique marocain et du Wydad Yassine Bounou, inscrivant par là un but d'anthologie et décisif qui sacrait son club d'adoption, l'Espérance de Tunis, roi d'Afrique pour l'édition 2011. Ce titre continental vaudra aux Tunisois  en plus d'un pactole de 1,5 million $ de représenter l'Afrique le mois prochain à Tokyo au Japon pour une première participation en Coupe du monde des clubs.  L'Espérance de Tunis, avant de devenir championne d'Afrique pour la seconde fois de son histoire (première fois nouvelle version), a buté en finale trois fois face au Raja (1999) aux Hearts of OAK (Ghana) en 2000 et surtout face au TP Mazembe (RDC) l'an passé (5-0 et 1-1). C'est donc une revanche sur le sort que d'emporter cette couronne africaine. Bravo donc aux tunisois qui gagnent la première et la principale de la double confrontation Tuniso-marocaine pour le leadership africain des clubs cette saison! D'un autre côté, le club Rouge peut se mordre les crampons pour avoir trop voulu calculer. Si le gagnant de cette édition a su corriger ses erreurs de l'an passé quand il perdait à ce stade, ce n'est pas le cas du WAC, frigide et loin d'être à la hauteur de l'événement. L'indiscipline et le manque de concentration ont vite pris le dessus dans les rangs wydadis,  l'expulsion de Elmsene à un moment crucial (temps mort, juste avant la pause) en est l'illustration même. Relances ratées que n'ont pas su exploiter à bon escient les Espérantistes, d'ailleurs toujours premiers sur le ballon et fins gagnants des duels, milieu inexistant alors que l'effectif wydadi est pourtant pétri de qualités, si on ajoutait à cela le coaching approximatif de De Castel et le manque d'expérience à ce stade, on voit bien pourquoi, samedi, le grand WAC qui nous avait habitués à beaucoup mieux, est passé à côté de sa belle aventure. Comme dirait Nabil Maaloul : « Une finale ne se joue pas, elle se gagne ».  Ça se médite, pourtant on aurait tant voulu…

Ils ont dit

Michel Decastel, entraîneur du WAC : «Il faut tourner la page de cette finale et penser désormais à l'avenir. Mes joueurs ont bien entamé le match. On a fait une bonne finale sur le plan défensif, même si nous étions mal placés. Harrisson Affu a marqué un magnifique but et nous étions capables d'égaliser, mais Fabrice Ondama a raté son tir. L'expulsion de Mourad Lemsen à la fin de la mi-temps nous a amplement handicapés. On a essayé de jouer plus défensivement, même évoluant à 10 joueurs seulement. Mes protégés ont réussi à faire reculer l'Espérance Tunis et nous avons eu des occasions pour conclure. On a mal négocié la dernière partie de cette rencontre. Nous avons fait une magnifique coupe d'Afrique. Il faut oublier cette défaite et penser à l'avenir, notamment la Coupe du Trône et le championnat national».
MAP

Nabil Maâloul, entraîneur de l’EST : «Le plus important, c'est la victoire. Comme je l'ai souvent répété cette semaine, une finale ne se joue pas, elle se gagne. Tactiquement, on a bien joué le coup. Pourtant, à la mi-temps, j'étais le seul dans l'équipe à ne pas trop apprécier l'expulsion de Lamssen car je savais que cela allait produire un certain relâchement dans nos rangs. A contrario, à dix, l'envie des Marocains a été décuplée. Si nous sommes aujourd'hui au Mondial japonais, le mérite ne revient pas au seul Maâloul, c'est plutôt une récompense collective».
AFP