Il travaille ensuite à un vaste projet : préparer ses films en fonction d’un cycle. Homme de lettres, il emprunte ainsi la voie d’écrivains classiques, aborder la condition humaine, sur plusieurs tableaux, à l’image de Balzac. Rohmer ouvre cette démarche par cycle avec une série de contes moraux axés sur un même thème, la base d’un même argument narratif : tandis que le narrateur est à la recherche d’une femme, il en rencontre un autre qui accapare son attention jusqu’au moment où il retrouve la première…
Il travaille ensuite sur comédies et proverbes, une autre série qui nous donne un film inoubliable, « Pauline à la plage » ; ou encore « Le rayon vert » dédié à Rimbaud « Ah ! Que le temps vienne/ où les cœurs s’éprennent ».
Ce fut ensuite, le tour de « Quatre contes des quatre saisons » où les personnages discutent des possibles machinations ou d’impossibles décisions.
Ce projet en cycle prend fin avec le cycle de l’histoire où il aborde son sujet de prédilection, la littérature confrontée à l’histoire avec des films comme « L’anglaise et le Duc » où il expérimente aussi le tournage numérique.
Cette œuvre, au sens fort du mot, est portée par une véritable économie de production et de style. C’est une esthétique minimaliste qui privilégie les extérieurs et les décors naturels, des équipes réduites, le tournage souvent en 16 mm et des acteurs fidèles.
En 1972, Eric Rohmer soutient sa thèse de doctorat consacrée à l’organisation de l’espace dans le Faust de Murnau. Cinéaste qui est pour lui le seul à avoir su organiser l’espace de ses films de la façon la plus rigoureuse et la plus inventive.