Feuilleton du marché de gros des fruits et légumes de Casablanca : La BNPJ entre en jeu

Le dossier du marché de gros des fruits et légumes de Casablanca vient d'être relancé. Le procureur général du Roi, Alaoui Belghiti, a confié, lundi 16 août, l'affaire à la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ). Le dossier revient à la case départ après sept ans d'une instruction qui n'a pas abouti.
 Pour Maître Tarik Soubaai, avocat de Mourad Kartoumi, l'un des principaux témoins dans cette affaire, l'initiative du procureur mérite d'être applaudie et encouragée car elle vise, selon lui,  à dépoussiérer ce dossier longtemps confiné dans les tiroirs  du bureau du juge Sarhane à qui il reproche sa gestion de l'affaire. "Pouvez-vous me dire ce qu'il a fait pour faire avancer le dossier? Rien. Après des années d'attente, on s'est retrouvé avec un dossier vide et des faux coupables. Je trouve cela lamentable, car ce juge a laissé filer les gros poissons pour s'attaquer aux lampistes".
Maître Soubaai a souligné, par ailleurs, que la réouverture de ce dossier, qui n'a jamais été clos, prouve que le procureur général est intéressé par le sujet. "M. Belghiti a fait ce qu'il fallait faire depuis longtemps au regard du fait que la série d'escroqueries et de détournements de fonds s'est poursuivie au marché de gros de Casablanca, malgré les plaintes récurrentes de mon client. La saisine du dossier par la BNPJ peut être interprétée comme un signal fort et témoigne de la volonté d'établir une justice, longtemps bafouée", a-t-il confié avant d'ajouter que la BNPJ est réputée pour ses méthodes de travail rigoureuses ainsi que par le professionnalisme de ses éléments. " Je suis sûr que l'enquête va prendre une autre dimension et qu'elle va toucher cette fois les vrais donneurs d'ordre. L'expérience de la BNPJ dans les affaires qui touchent au détournement de fonds publics est notoire".
De son côté, Mourad Kartoumi considère la mainmise de la BNPJ sur le dossier du marché comme un cadeau du ciel et atteste du fait que l'affaire est sur la bonne voie : "Je suis heureux que le dossier ait changé de mains. La BNPJ est réputée pour son sérieux. Je crois que si les cinquante plaintes que j'ai déposées auparavant étaient arrivées jusqu'à cette brigade, le dossier aurait trouvé une issue".
Il faut noter que la décision du procureur du Roi de confier l'affaire à la BNPJ intervient après le sit-in observé par M. Kartoumi, le 16 août devant la Cour d'appel de Casablanca.
M. Kartoumi avait également adressé une autre lettre le 6 août au procureur du Roi près la Cour d'appel de Casablanca dans laquelle il a signalé la disparition de certaines pièces du dossier concernant l'affaire "Touilila et consorts". Il a précisé, à ce propos, que le PV qu'il avait signé en 2002 n'existe plus ni à la 4ème Chambre, ni parmi les archives du tribunal, ni chez le juge d'instruction de la 3ème Chambre. Il a par ailleurs indiqué que le témoignage de Hassan Hadi, ancien secrétaire général du Syndicat des professionnels et employés du marché de gros, a disparu lui aussi.