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Cette crise entraînera à l'avenir des révisions profondes de la gouvernance de l'économie et des politiques publiques voire même des systèmes politiques et sociétaux et des relations entre les pays, a relevé l'ancien ministre de l'Economie et des Finances, ajoutant que le monde vit un tournant entre l'avant et l'après Covid-19.
Du moment que l'origine de cette crise est liée au système de santé, a-t-il poursuivi, la santé et la préservation des vies humaines vont s'imposer en tant que choix stratégiques des politiques publiques, ajoutant que la santé est en passe de devenir un bien commun de l’humanité, comme la sécurité et la paix.
La tragédie du Coronavirus reflète l'une des manifestations de la mondialisation du 21e siècle avec toutes ses dérives, en raison de la forte interdépendance qui existe entre les tissus productifs dans le monde, a fait observer Fathallah Oualalou, notant que le déclenchement de l'épidémie depuis la Chine représente l'un des aspects de la nouvelle mondialisation vu que ce pays est devenu la locomotive de l'économie mondiale, dans la mesure où il couvre à lui seul 30% de sa dynamique de croissance et 15% de ses échanges.
La sortie de la crise va démarrer de la Chine, mais aussi du Japon, de la Corée du Sud et de Singapour, pays qui se préparent déjà à l’après confinement, a souligné l'auteur de l'article, ajoutant que la reprise de la vie économique ne serait opérationnelle qu’après que l'Europe et les Etats-Unis parviennent à endiguer le virus et qu'un grand pays comme l'Inde puisse quitter le stade du confinement, et après l'apparition de signes positifs pour résorber la pandémie et éviter la propagation du virus dans le continent africain, connu pour sa fragilité. Evoquant l'axe de "la crise de la nouvelle mondialisation", Fathallah Oualalou a jeté la lumière sur le caractère mondial de la crise actuelle, du fait qu'elle a affecté négativement la production et la croissance mondiales, indiquant à cet égard que l'arrêt de la production mondiale a entraîné une baisse de la demande de biens et services ainsi que l'effondrement des activités des échanges extérieurs et de la dynamique de la sphère logistique, en plus de la chute sévère de la valeur des marchés financiers et des bourses avant de se redresser partiellement.
Concernant la dimension humaine, l'auteur de l'ouvrage "La mondialisation et nous" a fait remarquer que la crise de coronavirus a révélé la dimension mondialisée de la recherche médicale et scientifique à travers sa course pour trouver le vaccin et un remède contre le Covid-19, et l’interconnexion positive entre laboratoires et instituts de recherche, soulignant que la recherche scientifique a été mobilisée à travers le monde en échangeant les informations à même de trouver les réponses nécessaires pour faire face à cette maladie.
Passant en revue les leçons à tirer de la crise, Fathallah Oualalou a fait savoir que l'épidémie de coronavirus a démontré la vulnérabilité de la société mondialisée et imposé à chacun le travail collectif en vue de surmonter les contraintes et les conséquences générées par le virus, ajoutant que cette crise a fait émerger un besoin d’unité et de solidarité entre les Etats et les nations ainsi qu'à l'intérieur de celles-ci entre les classes sociales et les générations.
Le Covid-19 a montré les limites de l'ultralibéralisme et de l’individualisme, a-t-il poursuivi, notant que les règles du marché ne peuvent plus, à elles seules, guider le monde et que l'Etat protecteur aura la mission stratégique d’en redresser les dérives notamment en termes de détérioration de l’environnement (dimension écologique), d'accentuation des inégalités (dimension sociale) et de lutte contre les épidémies (dimension sanitaire). L'espoir serait ainsi de voir les concertations en cours entre les institutions internationales déboucher sur un nouveau système de gouvernance mondiale, sur le plan politique (Organisation des Nations unies - ONU) et sur le plan économique (Banque mondiale, FMI, Organisation mondiale du commerce) dans le sens de plus de coordination, de partage et de protection des plus faibles, a expliqué Fathallah Oualalou, ajoutant que pour que ces institutions changent de logique, il faut qu’en amont, les grandes puissances économiques et géopolitiques qui y siègent, l’aient elles-mêmes fait.