Face à la flambée de Covid-19, les hôpitaux américains de nouveau sous pression


Libé
Jeudi 12 Novembre 2020

Après une hausse très rapide du nombre de cas de coronavirus depuis plusieurs semaines aux Etats-Unis, les hôpitaux de plusieurs régions se retrouvent aujourd'hui de nouveau sous tension, forçant les autorités locales à prendre de nouvelles mesures pour tenter de faire face à l'épidémie. Les Américains redoutent aujourd'hui un scénario à l'européenne, alors que la moyenne des contaminations dépasse les 100.000 nouveaux cas chaque jour.

Dans l'Etat de New York, les établissements ayant une licence de vente d'alcool (y compris les restaurants) devront fermer à 22H00 à partir de vendredi. La ville de New York était le premier épicentre de l'épidémie aux Etats-Unis, mais des foyers de contamination ont depuis surgi à travers le pays, n'épargnant pratiquement aucune région. La situation est particulièrement préoccupante dans la région d'El Paso, au Texas, Etat qui a dépassé le million de cas détectés. Le comté d'El Paso, à la frontière avec le Mexique, compte à lui seul plus de 1.000 personnes hospitalisées, pour près de 6.800 dans tout le Texas. Les hôpitaux y sont occupés à 40% par des malades du Covid-19. "C'est une période très sombre", a commenté le docteur Ogechika Alozie, du centre médical Del Sol à El Paso, interviewé mercredi matin sur CNN. "Le mot qui ressort, c'est la fatigue, et la frustration". Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a demandé à utiliser un centre médical militaire pour accueillir les patients autres que ceux atteints du Covid-19, afin de libérer des places. Des morgues mobiles supplémentaires doivent aussi être installées. Face à la flambée de l'épidémie, le plus haut responsable du comté d'El Paso a ordonné fin octobre la fermeture des commerces non essentiels pour deux semaines. Une mesure immédiatement contestée par le maire de cette ville de 680.000 habitants, ainsi que par le procureur de l'Etat.

Le président Trump, qui n'a cessé de minimiser l'épidémie, a laissé le soin aux responsables des Etats, comtés et villes de gérer la crise sanitaire. Il a placé beaucoup de ses espoirs dans la mise au point rapide d'un vaccin. Les résultats positifs des essais cliniques menés par le laboratoire Pfizer laissent entrevoir un début de vaccination à la fin de cette année ou début 2021. Mais l'urgence est immédiate. "La rapidité de l'augmentation des hospitalisations pour Covid (...) laisse présager d'une longue et tragique période de décès en hausse", a estimé l'ancien chef de l'Agence des médicaments Scott Gottlieb. "Les cas augmentent en premier, suivis environ deux semaines plus tard par des hospitalisations, puis environ deux semaines après par des décès", a rappelé l'urgentiste new-yorkais et enseignant à l'université de Columbia Craig Spencer. "Toutes les données vont dans la mauvaise direction, et vite." Si le nombre de morts recensés chaque jour est encore loin d'être remonté aux niveaux du printemps, les Etats-Unis ont déploré plus de 1.300 morts en 24 heures mercredi. La première vague n'est jamais retombée aux Etats-Unis, mais la courbe des contaminations a connu au total trois hausses notables: une première au printemps, avec pour épicentre l'Etat de New York, un rebond durant l'été, notamment dans le Sud du pays, et un nouveau pic depuis la mi-octobre, à des niveaux jamais encore atteints. Les records enregistrés sont à l'heure actuelle tirés par le Midwest.

Dans le Dakota du Nord et du Sud, plus d'un habitant sur 2.000 est actuellement hospitalisé pour Covid-19, selon le Covid Tracking Project. Le gouverneur du Dakota du Nord, Doug Burgum, a autorisé cette semaine les personnels de santé testés positifs à continuer de travailler dans les unités dédiées au virus, afin de faire face à la "pression énorme" pesant sur le système de soin. Dans le Minnesota, le gouverneur Tim Walz a ordonné la fermeture des bars et des restaurants à 22H00, et une limite de 10 personnes pour tout rassemblement. Les restrictions se multiplient ailleurs aussi. Plus à l'ouest, dans l'Utah, le port du masque en public a été rendu obligatoire dans tout l'Etat. Le président élu Joe Biden a de nouveau plaidé lundi pour le port du masque qui, a-t-il dit, "n'est pas une posture politique". Il a promis de s'attaquer à la crise sanitaire dès le premier jour de son mandat, le 20 janvier.


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