Des universitaires et des cinéastes marocains et africains se sont penchés, dimanche, sur différentes thématiques liées au cinéma et à l'esthétique en Afrique, lors d'un colloque organisé en marge du 24e Festival international du cinéma africain de Khouribga (FICAK).
Les échanges et discussions tenus dans le cadre de cette rencontre ont porté sur la particularité esthétique du cinéma africain, lequel s'efforce de rompre avec la période coloniale pour embrasser un nouveau modèle économique de l’industrie cinématographique dans le continent.
A cet égard, ils ont souligné l’importance du rôle des archives cinématographiques dans la promotion de la créativité africaine à même de remédier aux racines de toute tentative de compromettre l’authenticité et les valeurs des populations locales.
Dans ce contexte, le professeur à l'université Ibn Tofeil de Kénitra, Mohammed Mhaifid, a indiqué que l'art cinématographique africain, aussi libérateur soit-il, se caractérise par des expressions et des formes esthétiques particulières qui se sont traduites par une évolution considérable au fil des ans, notamment sur les plans de la créativité et l’innovation, tout en gardant son originalité et sa particularité culturelle.
"Le cinéma africain, qui s'adresse à un public africain longtemps attaché à sa culture orale, doit mettre les bouchées doubles pour conserver ce respect des traditions locales et renouer avec les racines sans verser dans d'autres paramètres exogènes ou occidentaux", a-t-il argué, en faisant référence à l'écrivain et scénariste sénégalais, Ousmane Sembène, (1923- 2007).
Dans la foulée, l’universitaire a mis l'accent sur les mutations esthétiques qui ont influencé certaines générations de cinéastes africains. Ces derniers, enchaîne-t-il, ont abandonné l’approche réaliste, autrefois dominante, au profit de nouvelles formes.
Pour sa part, le dramaturge égyptien Sayed Fouad a expliqué que le cinéma peut s’appuyer sur plusieurs actions et scènes qui sont dramatiquement réussies, mais elles ne sont pas à la hauteur esthétiquement parlant, mettant l'accent sur la narration en tant que déterminant sine qua non du cinéma africain.
Badou Ndiaye, professeur au Département de philosophie de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), a, de son côté, mis en relief la portée pédagogique de l'image et sa relation avec l’écriture (récit) dans l'acte cinématographique, faisant observer que l'écriture reste la manifestation tangible et concrète qui caractérise le transfert des cultures orales.
"Le cinéma est une industrie qui obéit à des logiques commerciales, mais il ne doit pas perdre de vue sa vocation éducative et pédagogique", a-t-il dit dans une déclaration à la MAP, faisant savoir que le défi réside dans la conciliation de ces deux exigences qui semblent, a priori, contradictoires.
M. Ndiaye a souligné, par ailleurs, la possibilité d'avoir des œuvres artistiques vouées à l’éducation des masses populaires, et qui répondent à des exigences commerciales, ce qui a fait d’ailleurs le succès de grands films.
Le FICAK, dont la première édition remonte à 1977, est considéré comme étant l’un des festivals de cinéma les plus anciens au Maroc et le troisième festival du film africain à l’échelle du continent.
Les échanges et discussions tenus dans le cadre de cette rencontre ont porté sur la particularité esthétique du cinéma africain, lequel s'efforce de rompre avec la période coloniale pour embrasser un nouveau modèle économique de l’industrie cinématographique dans le continent.
A cet égard, ils ont souligné l’importance du rôle des archives cinématographiques dans la promotion de la créativité africaine à même de remédier aux racines de toute tentative de compromettre l’authenticité et les valeurs des populations locales.
Dans ce contexte, le professeur à l'université Ibn Tofeil de Kénitra, Mohammed Mhaifid, a indiqué que l'art cinématographique africain, aussi libérateur soit-il, se caractérise par des expressions et des formes esthétiques particulières qui se sont traduites par une évolution considérable au fil des ans, notamment sur les plans de la créativité et l’innovation, tout en gardant son originalité et sa particularité culturelle.
"Le cinéma africain, qui s'adresse à un public africain longtemps attaché à sa culture orale, doit mettre les bouchées doubles pour conserver ce respect des traditions locales et renouer avec les racines sans verser dans d'autres paramètres exogènes ou occidentaux", a-t-il argué, en faisant référence à l'écrivain et scénariste sénégalais, Ousmane Sembène, (1923- 2007).
Dans la foulée, l’universitaire a mis l'accent sur les mutations esthétiques qui ont influencé certaines générations de cinéastes africains. Ces derniers, enchaîne-t-il, ont abandonné l’approche réaliste, autrefois dominante, au profit de nouvelles formes.
Pour sa part, le dramaturge égyptien Sayed Fouad a expliqué que le cinéma peut s’appuyer sur plusieurs actions et scènes qui sont dramatiquement réussies, mais elles ne sont pas à la hauteur esthétiquement parlant, mettant l'accent sur la narration en tant que déterminant sine qua non du cinéma africain.
Badou Ndiaye, professeur au Département de philosophie de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), a, de son côté, mis en relief la portée pédagogique de l'image et sa relation avec l’écriture (récit) dans l'acte cinématographique, faisant observer que l'écriture reste la manifestation tangible et concrète qui caractérise le transfert des cultures orales.
"Le cinéma est une industrie qui obéit à des logiques commerciales, mais il ne doit pas perdre de vue sa vocation éducative et pédagogique", a-t-il dit dans une déclaration à la MAP, faisant savoir que le défi réside dans la conciliation de ces deux exigences qui semblent, a priori, contradictoires.
M. Ndiaye a souligné, par ailleurs, la possibilité d'avoir des œuvres artistiques vouées à l’éducation des masses populaires, et qui répondent à des exigences commerciales, ce qui a fait d’ailleurs le succès de grands films.
Le FICAK, dont la première édition remonte à 1977, est considéré comme étant l’un des festivals de cinéma les plus anciens au Maroc et le troisième festival du film africain à l’échelle du continent.