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L’USFP exprime sa grande fierté de la teneur du Discours Royal prononcé à l’occasion du 49ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte
Salah Eddine El Manouzi : Il faut revenir aux origines de la création d’Al Wasl pour saisir la portée de cette question pour les fondateurs de l’association. Des acteurs politiques, syndicaux et associatifs, de différentes sensibilités, avaient décidé de conjuguer leurs efforts pour accompagner le processus de transition démocratique et mobiliser leurs compétences pour le renforcement des capacités de la société civile, dans l’optique d’une implication dans la gestion des affaires publiques. L’enjeu était de taille. Le Maroc souffrait d’un déficit démocratique et on avançait à petits pas. L’implication citoyenne était notre motivation et la citoyenneté notre ADN.
Comment voyez-vous les modalités de cette participation ?
De nos jours, on a souvent tendance à limiter la participation à son volet politique, et à voir dans les modalités simplement les formes de la représentation politique au Maroc. Les Marocains de l’étranger ou les Marocains du monde participent depuis des décennies à la vie sociale, économique, culturelle et politique ici et là-bas, et à différents niveaux selon le pays d’accueil. Au Maroc, les pouvoirs publics ont limité celle-ci aux fonctions d’un citoyen qui doit assumer ses devoirs sans avoir la possibilité d’accès à ses droits de citoyen.
Le dernier discours Royal a critiqué le manque d’application de la Constitution concernant les Marocains du monde? Qu’en pensez-vous?
C’est une réalité. Le discours Royal répond à une forte inquiétude exprimée par les forces vives de la Nation et les acteurs associatifs marocains de l’étranger. Il va au-delà de la mise en œuvre des nouveaux droits constitutionnels des Marocains du monde.
Il pointe de façon claire les graves dysfonctionnements dont on pâtit à l’étranger du fait de certaines administrations consulaires et qui ne reflètent nullement le nouveau concept de pouvoir auquel aspire le Maroc. Les conséquences de ces dysfonctionnements sont graves sur les représentations que peuvent se faire les nouvelles générations sur leur pays et les relations d’attachement qu’ils peuvent entretenir avec lui. Un autre intérêt du discours Royal, c’est qu’il incite les autorités être à l’écoute des Marocains de l’étranger et à répondre à leurs attentes et aspirations quant à la nouvelle configuration du CCME.
Quatre ans après l'adoption de la Constitution, le débat sur la mise en œuvre de nouveaux droits constitutionnels des Marocains du monde reste ouvert et le gouvernement ne s’empresse pas de l’appliquer. Comment expliquez-vous ce hiatus ?
Au contraire, ce que constatent les observateurs et les concernés, c’est qu’il n’y a pas de débat sérieux sur la question. On a en mémoire ce qui s’est passé l’année dernière lors de la Journée nationale du 10 août, et également les réunions organisées en France par la commission gouvernementale de dialogue avec le société civile. Al Wasl a toujours appelé à un dialogue national, constructif et ouvert sur toutes potentialités. Malheureusement, le gouvernement n’a pas cette logique. Il est investi d’une mission d’opérationnalisation des dispositions de la Constitution qu’il n’assume pas pour l’instant, et qui met ses composantes en contradiction avec les idées défendues avant l’adoption de la nouvelle Constitution.
Six ans après la déclaration de Casablanca «Citoyens d’abord» (8 août 2009), quel bilan faites-vous de votre combat pour les droits de la citoyenneté des Marocains du monde?
Cette déclaration est toujours d’actualité. C’est une feuille de route qui a été adoptée par 20 associations qui se distinguent par leurs engagements citoyens ici et là-bas. Il s’agit d’un vrai programme pour la réflexion et l’action. Les rencontres annuelles d’Al Wasl permettent d’approfondir un des aspects de la déclaration. L’année dernière, à la rencontre du mois d’août 2014, nous avons mis l’accent sur la bonne gouvernance entre bonnes pratiques et expertises des Marocains du monde.
Entretien réalisé par Youssef Lahlali
Salah Eddine El Manouzi est président
de l’Association Al Wasl et coordinateur
national de la Commission USFP Migrations