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Entretien avec Djabour Kamel, entraîneur du Stade Malien : “Nous vendrons cher notre peau”

Samedi 2 Avril 2011

Entretien avec Djabour Kamel, entraîneur du Stade Malien : “Nous vendrons cher notre peau”
Libé : Vous rencontrez ce samedi le Raja. Dans quel état d’esprit se trouvent vos poulains ?

Djabour Kamel : Nous sommes confiants et très concentrés pour faire le maximum et surtout garder l’avantage  obtenu au Mali. L’essentiel c’est de ne pas prendre de buts. Et de pouvoir en marquer un qui mettrait mentalement l’équipe à l’abri et nous permettrait de conclure cette rencontre avec un capital de confiance important. De toutes les façons, on va vendre très cher notre peau.

Vous jouez contre une équipe de référence sur l’échiquier africain. Quelle image avez-vous du Raja ?

J’ai appris de par ma formation à ne faire aucun complexe face à l’équipe adverse. Certes, le Raja a une grande expérience des compétitions africaines et un excellent palmarès. C’est une équipe respectable et respectueuse qui a de grosses individualités et un gros potentiel, mais sur le terrain les chances sont égales. Il n’y a aucune raison d’être complexé d’autant plus que lors du match aller, le Raja n’a pas réussi à faire de nous une bouchée. Vu que notre équipe était bien organisée et on avait de la détermination.
On va jouer sans complexe, et on va montrer à nos adversaires qu’on a un potentiel collectif très important et qu’on peut faire mal chez nous mais aussi ici, même si le Raja sera encouragé par un public nombreux.

Vous allez évoluer sans deux de vos meilleurs joueurs, n’est-ce pas un handicap ? Qu’est-ce qui fait la force du Stade Malien. ?

C’est vrai que nous avons deux absences importantes. Notre buteur contre le Raja ne sera pas disponible, il s’est blessé justement au cours du match aller. Mamadou Coulibaly (avant-centre) et Simpara (milieu) seront absents, ceci dit,  ils seront remplacés dignement par leurs camarades. Ce qui fait la force du Stade Malien, c’est la jeunesse et l’insouciance des joueurs. Ils veulent tellement relever des challenges et faire du football un véritable métier qu’on sent chez eux une forte volonté et beaucoup de détermination.

Vous entraînez cette équipe depuis un certain temps. Comment êtes-vous arrivé à la tête du Stade Malien ?

Il y a deux ans, j’ai quitté la France pour le Mali à une époque où les dirigeants pensaient promouvoir le football professionnel. Nous étions trois expatriés. Et c’est à cette période que  j’ai rencontré le  président du club qui souhaitait amener du professionnalisme au niveau du Stade Malien. J’ai pu voir les installations du club et j’ai constaté qu’il y avait vraiment une volonté de bien faire les choses au niveau national et du club. C’est ainsi que j’ai accepté ce défi et je ne regrette pas mon choix.

Que pensez-vous du niveau actuel de l’équipe d’Algérie, pays dont vous êtes originaire?

Je suis très loin du football algérien et de ses instances. Ceci dit, j’ai trouvé la sélection très décevante lors du Mondial sud africain. Alors que l’équipe comptait de nombreux joueurs évoluant dans de grands championnats à l’étranger. L’équipe algérienne est à l’image des équipes africaines : le potentiel individuel existe, mais le collectif n’y est pas. Une fois repartis dans leurs clubs respectifs, on ne les reconnaît plus : ce sont d’autres joueurs avec une rigueur et une discipline tout à fait différentes.

Propos recueillis par ALAIN BOUITHY

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