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Brahim El Mazned est directeur artistique du Festival Timitar, festival principalement dédié à la culture amazighe qu’il a fait connaître dans le monde entier. Cet évènement devenu l’un des grands rendez-vous des musiques du monde. Tout en assurant la promotion de la culture
amazighe, ce Festival accueille chaque année plus de 600 artistes et touche plus d’un demi million de spectateurs. Récemment sélectionné dans le Guide de la diversité culturelle «Les Aventuriers de la culture» parmi cent acteurs du développement culturel durable, Brahim El Mazned est devenu, après vingt ans d’activités dans le monde culturel marocain, une référence incontournable dès lors qu’il s’agit de programmer des musiques du monde et
d’organiser de grands rendez-vous artistiques. Membre du jury au Festival de Samarkand en Ouzbékistan et de Babel Med à Marseille, il est également conseiller artistique de différents festivals au Maroc et à l’étranger. Depuis 2007, il anime une
chronique hebdomadaire
« Atlas Azawan » à Radio Plus d’Agadir. Il vient aussi d’être invité à conduire, au niveau de la zone Maghreb et Proche-Orient, la présélection culturelle des 6ème Jeux de la Francophonie (Beyrouth du 27 septembre au 06 octobre 2009). Entretien.
Libération : Où en sont d’abord les préparatifs du Festival ?
El Mazned : A J-6, nous sommes sur la ligne droite, les plateaux sont en cours de montage et on est dans le respect du dead ligne qui nous engage vis-à-vis de notre agenda ; les premiers artistes ont commencé à arriver depuis jeudi.
La programmation de la 6ème édition se veut plus dense et plus riche, quelles en sont ses particularités ?
Le Festival offre le meilleur de ce qui se produit en musique amazighe et en musique du monde. 5 jours à trois plateaux avec en moyenne quatre prestations par jour et par plateau donnent une douzaine d’artistes par jour. On se retrouve à peu près à 50 ensembles, 50 groupes qui viennent du monde entier. Malgré les temps difficiles en termes de crise économique, nous avons voulu maintenir un plateau de qualité pour le plaisir des Gadiris et du public de Timitar.
Qu’est-ce qui fait la particularité du Festival de Timitar et quelle est la valeur ajoutée de cette édition ?
Chaque festival a son identité, son esprit et ses moyens. Ceux du Festival Timitar sont très limités, ce qui ne nous a pas empêchés de respecter notre ligne éditoriale depuis sa création en 2004. Le Festival invite chaque année de grands noms, d’artistes de renommée, loin de la variété gratuite et du folklore et c’est ce qui fait sa force. Ce n’est ni un festival de variété ni de folklore. Cette année, nous avons des noms très attendus comme Carlinhos Browne du Brésil, Gaiteros de San Jacinto de Colombie, Menwar de l’Ile Maurice, Blk Jks d’Afrique du Sud, Mamady Keita de Guinée…Il ne faut pas oublier aussi que le public attend avec impatience de retrouver les artistes de la région comme Rkia Talbensirt…mais aussi des artistes nationaux comme Hamid El Kasri…C’est un Festival où la générosité du public répond à une celle des artistes.
Le Festival a gagné en crédibilité dans les milieux culturels internationaux. Quel est donc l’apport des partenaires de la 6ème édition du Festival Timitar ?
Comme c’est un festival qui a respecté sa ligne éditoriale, qui soutient la création artistique et qui est sensible aux artistes régionaux, nationaux et internationaux, les opérateurs comme la CCM, Culture France, OIF et d’autres organismes et des Festivals collègues et amis nous apportent un soutien majeur, partageant les mêmes intérêts que Timitar. A l’heure d’une mondialisation ultralibérale, le concept de soutien de la diversité culturelle est un atout majeur défendu par la convention de l’Unesco et ratifié aujourd’hui par 83 pays. Le Festival milite en faveur de cette diversité culturelle et place la culture amazighe dans le contexte international et celui des musiques du monde. C’est pour cela que le CCM nous soutient dans le cadre d’une création, fruit de rencontres entre musiciens étrangers et marocains. La création Tala sera un pur moment de bonheur pendant le Festival. Nous avons également un plateau Equation musique, soutenu par l’OIF et Culture France avec des artistes d’Afrique de l’Est et l’Ouest. Le Festival est porté aujourd’hui par des partenaires, d’où sa médiatisation à la fois régionale, nationale et internationale.