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Non surpris par l'arrogance du directeur, l'assistance et notamment les enseignants de cet hôpital, ont été toutefois écœurés par l'humiliation et l'intimidation qu'il a exprimées à travers sa présentation relatant, selon sa vision, les anomalies et dysfonctionnements de l'Hôpital d'enfants de Rabat en faisant sa propre analyse des chiffres et données statistiques qui traduisent, selon lui, l'activité de tous les services de l'hôpital. Cette analyse qui a été à la base du projet de restructuration proposé, n'a, à aucun moment, tenu compte des vraies conditions de travail, ni des moyens déficients dont souffrent tous les services et dont l'administration est bien sûr la première responsable, ni même du contexte général par lequel passe l'hôpital.
En effet, la majorité des médecins et enseignants sont en conflit, depuis plus d'une année, avec l'administration de l'hôpital, conflit qui s'est manifesté par plusieurs communiqués et dernièrement par des sit-in dénonçant la manière avec laquelle la directrice gère l'hôpital et la ségrégation et la haine qu’elle a semées au sein de cet établissement. Par ailleurs, le projet est proposé, alors qu'une réforme hospitalière est en pleine préparation et devrait être la base de toute restructuration. Enfin, la commission de réflexion dont les membres ont été désignés par le directeur du CHU a exclu délibérément les compétences professionnelles et les directeurs des UPR relevant de cet hôpital. Tenant compte de toutes ces réalités, et convaincus de la nécessité d'une approche participative dans l'élaboration de tout projet de réorganisation, les médecins et enseignants de l'hôpital ont dénoncé la manière précipitée et non consensuelle lors de la préparation du projet, et les propositions de restructuration qui en ont découlé. L'analyse erronée et infondée des chiffres avancés par le directeur du CHU a débouché sur un nouveau découpage des services et une organisation en pôles réunissant des spécialités ou des activités incompatibles, car ne prenant en considération que des indicateurs tels la durée moyenne du séjour, ou le taux d'occupation moyen, qui sont influencés par le retard de récupération des résultats des bilans, par le dysfonctionnant du bloc opératoire, le manque de médecins anesthésistes, le manque de moyens…
Ainsi, et s'agissant de l'avenir de tout un hôpital qui a une double mission, celle des soins à la population et celle de la formation des futurs médecins, les enseignants et médecins de l'hôpital, rejettent le projet proposé et demandent la création d'une commission représentative de tous les professionnels pour débattre de la restructuration et faire des propositions dans des délais suffisants.
Médecins Hôpital d'enfants de Rabat
(une vingtaine de signataires)