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Les Istiqlaliens ne cachent plus leur exaspération. Désormais, elle s’étale presque tous les jours à la « une » d’Al Alam, le quotidien qu’édite le parti d’Abbas El Fassi. Les motifs de l’irritation des héritiers d’Allal El Fassi sont nombreux. Il y a eu les agissements de Mostafa Ramid, le ministre de la Justice et des Libertés. En se solidarisant avec des manifestants dénonçant la violence des forces de l’ordre dans la dispersion de sit-in, Ramid s’est vu accuser de populisme dans un éditorial signé d’Abdellah Bekkali, le rédacteur en chef d’Al Alam. « Au lieu de quitter son bureau pour marquer sa solidarité avec des manifestants, M. Ramid aurait pu demander l’ouverture d’une enquête sur ces violences. En sa qualité de ministre de la Justice, il est aussi chef du parquet. Mais cela, il semble l’avoir oublié », écrit très justement celui qui est aussi membre du comité exécutif de l’Istiqlal.
La suppression de la taxe sur l’audiovisuel au profit de 80% des ménages marocains est à elle seule révélatrice des dissonances au sein du gouvernement. Cette suppression de taxe que les Marocains recevaient sur leurs factures d’électricité a été annoncée par le seul Mostafa El Khalfi, le ministre de la Communication, en dehors de toute décision gouvernementale, fait valoir l’Istiqlal. Problème, toute suppression de taxe doit être prévue par la loi de Finances et le budget de 2012 ne prévoit en aucune manière la disparition de celle sur l’audiovisuel.
Benkirane a une fois de plus joué aux pompiers en demandant aux groupes parlementaires de la majorité de présenter un amendement relatif à la suppression de la taxe sur l’audiovisuel. « Il aurait mieux valu que ce ministre du PJD fasse preuve de moins de précipitation. De telles décisions se prennent en gouvernement et M. Benkirane aurait pu éviter de mettre les groupes parlementaires de la majorité dans une telle situation embarrassante », note, toujours Al Alam, dans un éditorial paru la semaine passée.
Le torchon brûle-t-il entre les islamistes du PJD et les conservateurs de l’Istiqlal ? La question n’en finit pas de se poser d’autant qu’au dernier conseil national du plus vieux parti marocain, le « comportement » des ministres du PJD a été vivement critiqué. L’exposé fait par Karim Ghellab, le président de la Chambre des députés, sur l’Istiqlal et la lutte contre l’économie de rente, a été une réponse à peine voilée à Aziz Rabbah, le ministre de l’Equipement et des Transports prompt à occulter l’héritage de son prédécesseur de l’Istiqlal qui n’est autre que … Ghellab. « Non, la lutte contre l’économie de rente et des privilèges ne date pas d’aujourd’hui, elle a même commencé sous le gouvernement d’Abbas El Fassi qui avait entrepris des réformes dans ce sens » a en substance martelé le président de la Chambre basse devant les militants.
Mais il n’y a pas que l’Istiqlal à faire montre de son agacement. Le PPS a été en fait le tout premier à tirer la sonnette d’alarme devant des décisions prises en dehors du Conseil de gouvernement. Le secrétaire général du parti des anciens communistes, qui est aussi ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme dans l’Exécutif Benkirane, avait très vite réagi à la publication de la liste des bénéficiaires des agréments de transport des voyageurs. « Une décision prise au PJD et non pas au sein du gouvernement », avait alors souligné avec force cette formation politique de gauche tout en mettant en garde contre le show politique qui cède la place à la réforme.
Et en attendant la réforme, une nouvelle polémique semble s’esquisser à l’approche des élections communales. Des voix se seraient élevées au sein même du PJD pour que le ministre de l’Intérieur, le Haraki Mohand Laenser, ne soit pas le grand maître de cérémonie de ce scrutin. Etrange déclaration qui ne procède certainement pas de la réhabilitation des institutions et des principes de la démocratie…