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Traité par les Constitutions précédentes plutôt comme «le premier des ministres», le futur Chef de gouvernement voit dans la nouvelle Constitution sa légitimité et son rôle renforcés.
Choisi au sein du parti arrivé premier aux élections législatives, il est chargé de nouvelles prérogatives qui devraient lui permettre d’appliquer son programme de gouvernement.
Pour être en phase avec le temps présent, le candidat au poste de Chef de gouvernement sous l’égide de la nouvelle Constitution doit réunir en sa personne un certain nombre de qualités.
Commençons par les qualités personnelles.
En sus de cette qualité première que constitue la légitimité élective, trois autres nous semblent essentielles : le charisme, la vision et la compétence.
Les Marocains, peuple de guerriers et de commerçants, aiment ceux qui ont des aptitudes naturelles à commander et à communiquer, ceux qui ont du charisme.
La vision est devenue dans un monde global aux mutations rapides une qualité essentielle qui permet d’anticiper pour mieux maintenir le cap et partager le rêve.
La compétence permet de traduire les ambitions en réalités, c’est un alliage entre la science et la politique.
Le candidat se trouve aujourd’hui face à un Maroc avec son histoire et ses ambitions.
Le Maroc est une vieille Nation qui a eu ses moments de gloire et réalisé de hauts faits d’armes.
Une nation qui a eu ses géographes et ses voyageurs, son université et ses commerçants, bref une nation pour paraphraser un célèbre lettré qui a son « génie ».
Une nation soucieuse de son indépendance, ayant eu fort à faire avec un voisinage revanchard au Nord et à l’Est qui a tout fait, depuis le XVIème siècle, pour réduire ses horizons.
Avec ses 32 millions d’habitants et sa diaspora de 4 millions, le Maroc a beaucoup d’ambitions et quelques atouts. Trop d’ambitions et peu d’atouts, vous diront quelques esprits chagrins. Toujours est-il que le sentiment qui se dégage de la phase actuelle est la présence d’énormes attentes de la part de la société par rapport aux moyens existants et l’absence de réponses convaincantes de la part de ses hommes politiques.
Il appartient au futur Chef de gouvernement de fournir ces réponses.
L’erreur à ne pas commettre est de considérer que les attentes se réduisent à une amélioration du niveau de vie uniquement, bien que cela soit très important. Il faut présenter un projet complet sur ce que sera le Maroc de demain, avec ses valeurs, son positionnement international, ses ambitions économiques, sociales et culturelles. La démarche doit transcender les promesses électorales classiques pour présenter aux Marocains une approche complète explicitant où sera le Maroc dans les cinq ans à venir et au-delà et comment il avancera.
L’exemple qui nous vient à l’esprit, avec les précautions d’usage, est celui de Mohamad Mahathir de Malaisie qui en une décade, a fait passer son pays de l’ère des rizières à celui des semi-conducteurs. Tout en tenant compte des spécificités de chaque société, notamment le niveau de formation et la discipline des Malaisiens, voilà un pays majoritairement musulman qui, en s’accordant sur certaines valeurs et une feuille de route, a accompli de belles choses.
Au Maroc les retards et les dysfonctionnements sont importants et identifiés. Le travail accompli en termes de diagnostic par les diverses instances nationales et internationales suffit largement à un homme politique qui le souhaite pour tracer une feuille de route.
D’aucuns diront, pour accomplir cette mission, pourquoi ne pas faire appel à un gestionnaire en évitant de s’encombrer d’un politique avec ses travers ?
La lecture que nous faisons de la nouvelle Constitution et de la phase historique dans laquelle elle a été adoptée laisse croire que les conditions sont mûres pour la mise en avant de nouveaux profils d’hommes et de femmes politiques qui ont les qualités énumérées ci-dessus en ajoutant la capacité d’emporter l’adhésion sur des valeurs et un projet commun.
Un philosophe allemand disait que les peuples ne se posent que les questions auxquelles ils ont une réponse. Nous espérons qu’il ne s’est pas trompé.