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Certaines associations amazighes ont également reproché au ministère de la Culture, chargé de superviser l'élaboration dudit projet de loi organique, d’avoir adopté une méthodologie d’exclusion. «C’est la première fois au Maroc où la création d’une commission ne donne pas lieu à la publication d’informations relatives à sa composition et aux critères de sélection de ses membres alors qu’il s’agit d’une commission importante et stratégique », a souligné Rachid El Hahi, secrétaire général de la Coordination nationale amazighe.
Des critiques qui ont été acceptées comme élément de débat par Driss Khrouz, directeur de la Bibliothèque nationale du Royaume et président de cette commission. « Cette dernière vient d’être instituée et d’entamer à peine ses travaux. Elle est sur le point de mettre en place sa méthodologie de travail. Il s’agit d’une commission restreinte dont la mission est limitée dans le temps et qui consiste à préparer le projet de loi organique. Il est vrai qu’elle n’englobe pas toutes les potentialités de la société marocaine, mais elle respecte bel et bien au niveau de sa composition l’ensemble des représentations associatives et institutionnelles œuvrant dans le domaine des langues et de la culture nationales», nous a-t-il précisé. Et de poursuivre : « Les membres de la commission ont été sélectionnés en se basant sur des critères objectifs et transparents, sans exclure aucune partie. La commission regroupe désormais des potentialités linguistiques arabophones, amazighophones, francophones, anglophones ainsi que des associations linguistiques et des institutions telles que l’IRCAM, l’Institut de l’arabisation, le CNDH, le Conseil supérieur de l’enseignement, la Rabita Mohammadia des oulémas et nombre d’experts en linguistique et en droit constitutionnel ainsi que des experts dans les domaines de la culture et des médias. L’esprit qui anime la commission va au-delà des conflits éventuels entre les langues ou des prises de position. En réalité, c’est un comité de travail chargé de présenter des propositions sur la loi organique relative au Conseil des langues et de la culture marocaine ».
Mais, pourquoi aucun communiqué n’a été diffusé à propos de la composition de cette commission ? Driss Khrouz affirme qu’il y a bel et bien eu un communiqué du département de la Culture qui n’a toutefois pas cité les noms des membres qui la composent. « La commission préfère travailler dans la discrétion et la responsabilité pour plus d’efficacité. Cela ne signifie aucunement qu’on est face à une commission secrète ou occulte. Notre travail se fait dans la transparence la plus totale. Et chaque fois qu’on aura du nouveau, on le communiquera sans hésitation », précise-t-il.
Pour rassurer les esprits sceptiques et mettre fin aux différentes critiques, le président de ladite commission a indiqué que les personnes non représentées au sein de celle-ci, auront l’occasion de donner leurs avis lors des débats du dialogue national. « Tout le monde pourra proposer, débattre et discuter nos propositions de loi organique. Mieux, le texte en question sera soumis, au cours de son élaboration, aux différentes associations et acteurs pour de larges discussions». Et d’affirmer : « Notre tâche consiste à préparer des propositions pour tous ceux qu’on ne peut réunir en même temps et au même lieu».
Il estime, en outre, que cette commission est régie par le contenu et l’esprit de la Constitution notamment son article V et le dernier discours Royal prononcé lors de l’ouverture de la nouvelle législature. A ce sujet, il a réitéré le fait que le Conseil s’emploiera à participer au développement et à l’épanouissement des langues officielles, des expressions linguistiques et de la culture marocaine dans l’harmonie et la complémentarité, sans tomber dans la discrimination ou l’opposition : « Comme tous les citoyens marocains, les membres de la commission sont porteurs de l’exigence de développement et de l’éclosion, à la fois de la langue arabe, de la langue amazighe et des autres expressions linguistiques marocaines », a conclu le président de la commission.
A noter que le Conseil national des langues sera, conformément aux dispositions de l'article V de la Constitution, « chargé notamment de la protection et du développement des langues arabe et amazighe, et des diverses expressions culturelles marocaines, qui constituent un patrimoine authentique et une source d'inspiration. Il regroupe l'ensemble des institutions concernées par ces domaines. Une loi organique en détermine les attributions, la composition et les modalités de fonctionnement ».