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Entre Fédala de naguère et Mohammedia actuelle, le triste constat des lieux sportifs

La cité des fleurs, un peu à l’image de sa salle promise, est une ville où la belle promesse est le sport urbain, par excellence

Mercredi 22 Juillet 2015

Mohammedia, naguère considérée comme l’une des plus grandes villes sportives du Royaume de par les remarquables performances de ses athlètes n’a plus aujourd’hui de quoi s’enorgueillir. En effet, ses dernières en sont devenues, usure du temps et des hommes, bien piètres, un peu à l’image  de ses infrastructures qui se meurent doucement et sûrement et ce, à l’indifférence générale.
Les manques de volonté et de moyens financiers ayant si bien fait l’affaire qu’ils ont fini par avoir le dessus. Seules quelques disciplines que d’aucuns attribuent aux bonnes gens et qui se gèrent d’elles-mêmes, telles que le golf, le tennis, le karting ou à plusieurs degrés moindres, le jogging du dimanche et le surf aux Sablettes quoiqu’à deux coups sous le par persistent à se maintenir, le reste étant moribond dans la cité aux mille palmiers. Bref,  comme dirait le contraire de la chanson tout est à jeter, rien n’est à garder.
Le football, sport universellement le plus populaire et qui faisait la fierté de la ville, agonise à en faire retourner dans sa tombe le père spirituel de la cité des fleurs, Hadj Abdelkader Khamiri qui avait donné au Maroc ses lettres de noblesse grâce à la triplette de rêve qu’il avait façonnée pour tout écraser (Faras, Acila et Haddadi). Mais, bien d’autres joueurs passés par son sarcasme et humour à l’image de Raad, Trava, Miguel, et que les Chababistes et Usémistes  autres que Ould Mou  et Houcine, non mentionnés nous  pardonnent, ont fait la gloire de Mohammedia, sur la légendaire pelouse du stade Bachir. Une pelouse,  jadis une fierté pour son gazon d’une qualité sans comparaison en Afrique et actuellement tout juste bonne pour la semence et la récolte de patates.
L’USM et le SCCM (section football) les deux entités sportives les plus représentatives de la ville, végètent chez les amateurs et au regard du délabrement du stade Bachir, ce destin commun est somme toute logique au vu d’un état de santé chancelant et sans espoir, de la représentation et du bâtiment. Que dire aussi de la salle couverte avoisinante, un projet mort-né il y a de cela une décennie et toujours au stade de la fondation ? De sa plus belle  rouille, il n’en finit pas de pomper au goutte-à-goutte, les poches communales et celles du contribuable sans que rien ne pousse.
Normal que devant cet état de lieu, des disciplines collectives qui enfantaient les champions disparaissent petit-à-petit et une à une, à l’instar des terrains de jeu happés par la véracité et la cupidité des bouffeurs d’espace à des fins mercantiles et au nom du sacro-saint développement urbain et dont les plans occultent les infrastructures sportives qui logiquement devraient aller avec.
C’est ainsi que le volley-ball qui, au regard des performances d’un passé récent et si glorieux (trois titres de champion), aurait dû en profiter de cette salle couverte, lui qui produisait près de la moitié des licenciés de la FRMV, a fini par baisser les bras et briller d’une absence criarde sur le plan national tout comme le handball et le basket-ball d’ailleurs.
Rien à l’horizon ne semble vouloir venir arrêter cette longue descente en enfer sportive et celle de la voile, bien plus encore. Le club nautique qui avec le Yacht-club faisait le beau temps même durant celui de la pluie, a fini par mettre les voiles justement. Faut dire aussi que la gestion de l’autorité portuaire est loin d’encourager la jeunesse à une pratique autre que la pêche au marlin et encore. 
Et puisqu’on est dans l’eau jusqu’au cou, on ne taira point la piscine municipale, euh pardon la piscine olympique autre projet promis (juillet) foi de maire. Ce n’est pas demain la veille que la jeunesse désœuvrée qui passe ses journées à traîner ira, par les canicules estivales, s’y rafraîchir tant il est vrai que les plages de la place et environnantes ne viennent pas à manquer. Pas d’inquiétude à se faire donc, quant à la question de la natation dans la cité balnéaire qui n’a jamais donné un seul champion en la matière.
Mohammedia, un peu à l’image de sa salle promise, est une ville où la belle promesse, en l’absence d’une politique sportive structurée, est le sport urbain, par excellence. Espérons seulement que celle du grand espace de la Msalla, un projet destiné, semble-t-il, à abriter des installations sportives avec des équipements amovibles qui peuvent être déplacés pour permettre la prière par jours de piété ne durera pas ce que durent les promesses électorales, le temps des nèfles.
 

Mohamed Jaouad Kanabi

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