Enquête sur le parcours de l'auteur de l'attaque du commissariat de Paris

Les attaques contre des policiers ou militaires ne sont pas une première


Samedi 9 Janvier 2016

Au lendemain d'un attentat jihadiste contre un commissariat de Paris, dont l'assaillant a été abattu, les enquêteurs cherchaient vendredi à cerner son profil et son parcours alors que son identité avancée est mise en doute.
 Interpellé pour une affaire de vol en 2013 dans le sud de la France, l'auteur s'était alors présenté à la police comme Sallah Ali, né en 1995 à Casablanca, au Maroc, et avait indiqué avoir séjourné notamment en Allemagne et Italie.
 Mais cette identité est contredite par un papier manuscrit retrouvé sur lui sur lequel figurent une profession de foi musulmane, un drapeau du groupe Etat islamique dessiné, et son nom "où il se dit Tunisien et pas Marocain", a déclaré vendredi le procureur de Paris chargé de l'enquête, François Molins, à la radio France Inter.
 "Je ne suis pas du tout certain que l'identité qu'il a donnée soit réelle (...) Il n'est pas connu sous ce nom-là par les services de renseignement (...) Il va falloir travailler, déterminer l'identité, puis travailler sur un téléphone qu'on a trouvé, qui est doté d'une puce allemande", a détaillé M. Molins.
 Muni d'un hachoir de boucher et d'un dispositif explosif factice, l'assaillant s'était présenté jeudi matin devant un commissariat d'un quartier populaire du nord de la capitale. Il avait exhibé son arme et crié +Allah Akbar+ avant d'être abattu par les policiers en faction. Cette attaque est survenue un an jour pour jour après l'attentat jihadiste contre le magazine satirique Charlie-Hebdo.
Sur la revendication manuscrite en arabe retrouvée sur lui, l'homme fait allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l'EI, selon une source proche de l'enquête confiée à des magistrats antiterroristes. Il justifie son acte par une vengeance contre les "attaques en Syrie", d'après la même source.
 Pour autant, "ce qui apparaît très clairement de ce qui est connu de cette personne, (c'est qu'elle) n'a aucun lien avec la radicalisation violente, aucun", a affirmé jeudi la ministre de la Justice Christiane Taubira.
 L'attaque est survenue quelques minutes après un discours du président François Hollande devant un aréopage de policiers, gendarmes et militaires, demandant aux services de sécurité de mieux coopérer face au risque terroriste.
 "La gravité de la menace exige de porter encore plus haut notre engagement", a lancé M. Hollande.
 Les attentats de Paris de janvier et novembre 2015 ont conduit le président socialiste à un virage sécuritaire, encouragé par l'opinion publique et les critiques sur les défaillances des services de sécurité.
 François Hollande a confirmé qu'un nouveau projet de loi pour renforcer le dispositif sécuritaire était en cours d'élaboration. Il devrait assouplir les conditions d'emploi par les policiers et militaires de leurs armes et faciliter les conditions d'enquêtes, perquisitions et interpellations.
 Le 7 janvier, les frères Chérif et Saïd Kouachi avaient tué 12 personnes au siège de Charlie-Hebdo. Le lendemain, Amédy Coulibaly, lié aux frères Kouachi, avait tué une policière puis tué quatre personnes le 9 janvier dans un magasin cacher. Les attentats du 13 novembre, au Stade de France, sur des terrasses de restaurants et dans la salle de spectacles du Bataclan, les pires commis en France, ont fait 130 morts et des centaines de blessés.
Les attaques contre des policiers ou militaires ne sont pas une première.
Le 20 décembre 2014, un jeune converti de 20 ans, Bertrand Nzohabonayo, était abattu dans un commissariat de Joué-les-Tours (Indre-et-Loire), après avoir blessé à l'arme blanche trois policiers en criant "Allah Akbar".
Le 1er janvier, des militaires en faction devant la mosquée de Valence ont ouvert le feu sur un automobiliste qui leur fonçait dessus, le blessant grièvement. La qualification terroriste n'a pas été retenue à ce stade, l'auteur, un Français de 29 ans d'origine tunisienne, ayant des motivations confuses.


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