Enlisement mauritanien


Nouri Zyad
Lundi 12 Décembre 2016




Chute libre. Nouakchott ne l’entend certes pas de cette oreille, mais beaucoup de ses grands cadres le voient ainsi depuis longtemps. Bien évidemment, ils y voient non pas une politique d’Etat bien fondée, mais juste une réaction personnelle … à caractère pragmatique. Et jusqu’à présent, hommes d’affaires, journalistes, universitaires et autres hauts cadres dénoncent tout bas une position incomprise dans le contexte actuel du moins.
Le voisin du Sud du Royaume est ainsi en train de s’embourber dans les marécages d’une Algérie très malade. Il n’hésite pas à afficher clairement son positionnement en faveur de la thèse algérienne sur la question du Sahara. De par l’histoire et la géographie, l’on ne sollicite pas la neutralité de ce pays mais plutôt sa contribution à une résolution équitable et mutuellement acceptable au problème du Sahara. Sauf que le président actuel a une autre idée de la géopolitique. 
Permettre à Brahim Ghali et ses sbires d’investir les plages de la zone de Lagouira et prendre des photos en guise de propagande, mais aussi de provocation, est en soi une attitude hostile de la part de la Mauritanie. Nul n’ignore actuellement que Ghali, propulsé chef du Polisario par les dirigeants d’Al Mouradia, est interdit de visite à l’extérieur de Tindouf, notamment en Espagne, où il est demandé par la justice pour des crimes contre l’humanité. Il trouve un bon accueil auprès des forces armées mauritaniennes qui lui permettent de se balader sur les plages d’une zone soumise à une convention conclue entre les parties prenantes.
En effet, entre le Maroc et la Mauritanie, cette convention permet à Nouakchott de contrôler cette zone. Il faut dire qu’une grande partie de l’opinion publique marocaine vient de prendre connaissance de cet état des lieux, alors que l’expression consacrée dans tout discours pour évoquer l’amour de la patrie étend la souveraineté du Royaume jusqu’à Lagouira. Mais de là à voir le Polisario installer des sentinelles fixes dans cette zone qu’il qualifie par ses médias de «territoires libérés» sans réaction, cela relève de l’inadmissible.  
Si le Maroc entend résoudre ces questions  au niveau de Gargarate et de Lagouira dans un contexte global et stratégique, Nouakchott adopte une position sans vision mais profite d’un conflit entre voisins pour se positionner en faveur d’un camp contre l’autre. Elle oublie cependant que la géographie condamne les trois pays à vivre ensemble. 



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