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Voilà pour l’information. Mais, tout compte fait, quelques remarques sont nécessaires. La question va être traitée par une instance civile et non officielle, et du coup libérée des contraintes politiques et diplomatiques. Ce qui impose d’emblée un franc parler qui barre la route à la phraséologie habituelle longtemps rabâchée. L’approfondissement du débat sur la question du Sahara suppose un prérequis sur des bases scientifique, sociologique et ethnologique. Déjà, le fait de tenir une telle rencontre à Laâyoune signifie qu’une étape est franchie, en l’occurrence celle du raffermissement des positions marocaines à l’échelle nationale. Autrement, cela relèverait d’une campagne qui ressasserait les mêmes slogans et sans nouveauté intéressante au niveau des idées et des réflexions.
Certes, le Mouvement fait acte d’une diplomatie populaire qui entend agir dans le sens d’éclairer le monde entier de la pertinence du plan d’autonomie et de la justesse de la cause marocaine, mais encore faut-il changer certains réflexes qui prévalent au niveau de l’action, sorte de relents de l’ancienne approche chez certains jeunes-vieux du nouveau champ politique. La langue de bois n’a plus lieu d’être, car les Marocains n’en veulent désormais pas, d’une part, et cela n’arrive plus à convaincre les étrangers d’autre part. Seule compte donc la réalité basée sur des études et des recherches. Dans ce contexte, les membres du Mouvement doivent adopter une approche à caractère scientifique sur la question du Sahara. Il faut également éviter que la question devienne un objet de surenchère ou de chantage politique. Dans ce cadre, le peuple a tant souffert de cette politique et n’entend plus cautionner un détour caricatural. Le Sahara n’est pas un tremplin pour carriéristes ou opportunistes. C’est une question qui nécessite davantage de sérieux et de responsabilité. Le congrès devrait opter pour cette nouvelle vision. Sinon, ce serait le retour à la case départ.