En usant de données obsolètes, l’Office classe le Royaume en tête des producteurs de cannabis : L’ONUDIC charge le Maroc


Hassan Bentaleb
Mercredi 29 Juin 2011

En usant de données obsolètes, l’Office classe le Royaume en tête des producteurs de cannabis : L’ONUDIC charge le Maroc
Le Maroc reste l’un des plus grands producteurs mondiaux de résine de cannabis. Il concentre à lui seul avec l’Afghanistan la totalité de la production mondiale de cette culture, a indiqué l’ HYPERLINK "http://www.incb.org/incb/fr/index.html" Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dans un rapport mondial sur les drogues 2011, publié le 23 juin.
L’ONUDC a indiqué que si la production d’herbe de cannabis (marijuana) est très répandue, notamment dans les Amériques  et en Afrique, celle de la résine de cannabis (haschisch) reste concentrée dans deux pays seulement: « le  Maroc, qui fournit les marchés d’Europe occidentale et d’Afrique du Nord, et l’Afghanistan, qui  fournit ceux d’Asie du Sud-Ouest ».
Ainsi, ces deux pays demeurent, selon l’ONUDC, les principaux pays d’origine de cette drogue, suivis du Liban, du Népal et de l’Inde.
Cette affirmation, précise-t-on, repose sur des statistiques très anciennes et qui ne tiennent nullement compte des efforts consentis par notre pays en matière de lutte contre le trafic des stupéfiants.
Le rapport onusien avoue, en effet, que ses estimations relatives à la production de résine de cannabis n’ont pas été actualisées cette année et que c’est seulement sur la base des réponses aux questionnaires qu’il a été conclu que l’Afghanistan et le Maroc étaient les plus gros producteurs.
L’ONUDC nuance également ses estimations du fait que la culture de l’herbe de cannabis est extrêmement dispersée et que la production est principalement  destinée aux marchés nationaux ou régionaux. « Par conséquent, il est difficile d’établir une  estimation de la production mondiale totale. La production de résine de cannabis est plus localisée  et cette substance fait l’objet d’un trafic sur de plus longues distances », a souligné le rapport.
Ceci d’autant plus que l’enquête  la  plus  récente  sur  le   cannabis menée  par   l ’ONUDC  au Maroc remonte à 2005. Elle avait estimé la superficie totale consacrée à la culture du cannabis à 72 500 ha, ce qui  représentait un recul par rapport  aux  134.000 ha de 2003.
Aujourd’hui, les statistiques officielles estiment la surface de cannabis cultivée au Maroc à 47.500 hectares, soit plus de la moitié des données avancées par les Nations-unies
Par ailleurs, l’ONUDC a noté que le cannabis reste de loin la principale substance illicite produite et consommée dans le monde.  En 2009, entre 2,8% et 4,5% de la population mondiale âgée de 15 à 64 ans – soit entre 125 et  203 millions de personnes – ont consommé du cannabis au moins une fois.
Des chiffres qui restent similaires aux estimations de l’année précédente.
Des augmentations de l’usage du cannabis ont été signalées dans les Amériques, en Afrique et en  Asie en 2009 alors que la consommation en Europe occidentale et en Océanie est restée stable ou a diminué. Depuis 10 ans, les experts font état d’une stabilisation de cet usage dans un nombre  croissant de pays.
Le rapport de l’ONUDC a indiqué également que les saisies d’herbe de cannabis ont quelque peu augmenté pour s’établir à environ 6.000 tonnes, marquant ainsi un retour aux niveaux de 2006-2007 après la baisse enregistrée en 2008. Elles sont  principalement effectuées en Amérique du Nord, et elles ont augmenté aux États-Unis et au  Mexique en 2009. En revanche, les saisies de résine de cannabis ont reculé par rapport au pic atteint  en 2008. Elles ont continué de diminuer en Europe de l’Ouest et en Europe centrale, où elles ont  atteint leur niveau le plus bas depuis 10 ans et à augmenter dans la principale région d’origine en  Afrique du Nord.


Le silence radio de l’APDN


Si l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime ne dispose pas de statistiques à jour sur la culture du cannabis au Maroc, cela n’est-il pas dû, entre autres, au fait que notre pays ne les rend plus publics de manière régulière depuis 2005. En effet, l’Agence pour le développement du Nord s’était fait un point d’honneur du temps où Driss Benhima y officiait (entre 2004 et début 2006) d’étudier ce phénomène et d’en dresser une cartographie la plus précise et la plus exhaustive possible.
Trois années durant (2003, 2004 et 2005), l’APDN avait, en effet, publié des enquêtes sur la culture du cannabis dans le Nord. Puis plus rien. Un silence radio aussi brusque qu’incompréhensible. Pourquoi ? Répondre à cette question revient à jouer aux Cassandres plus qu’à autre chose.


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