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Si l’on en croit les auteurs de cette NIP (publiée sur le site web de Bank Al Maghrib), l’économie marocaine est restée vigoureuse, en dépit de la récession économique mondiale. Et que la réaction rapide du gouvernement a permis de gérer sainement les retombées de cette crise. Si, au début de cette lettre, on comprend vaguement et imparfaitement «la résilience de l’économie marocaine», on parvient finalement à saisir aisément le message véhiculé par les administrateurs. Selon le consensus du Conseil d’administration : «Il demeure essentiel de poursuivre les réformes structurelles pour stimuler la croissance, accroître la compétitivité et améliorer les indicateurs sociaux. Les autorités doivent faire avancer les réformes en cours et prévues, notamment en vue d’améliorer l'efficience et la composition des dépenses publiques et de simplifier le système fiscal et le régime des échanges». Il sera aussi essentiel, ajoutent les auteurs de la NIP, de «renforcer les services sociaux pour réduire la pauvreté et s'attaquer au problème persistant du chômage des jeunes».
D’après la NIP, l’économie marocaine, loin des exagérations officielles, se présente sous une forme mi-figue mi-raisin. Les principaux indicateurs repris par le FMI confirment la bonne résistance de l’économie marocaine. Et, la croissance annuelle ne fut pas radine avec un taux plus ou moins généreux de 5% environ en 2009.
En dépit du fléchissement des exportations, des recettes touristiques, des transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger et de l’investissement direct étranger, le déficit budgétaire a été contenu au-dessous de 2,5% du PIB en 2009 (vs un léger excédent en 2008), grâce notamment à la poursuite des réformes budgétaires et à l’accroissement de l’investissement public.
Dans le secteur financier, les analystes du FMI soulignent que « l’expansion rapide du crédit constatée durant les dernières années devrait entraîner une légère augmentation des créances en souffrance, ce qui nécessite une vigilance continue. L’expansion du crédit, en moyenne de 23 % par an entre 2006 et 2008, est tombée à 12 % environ en 2009. Dans le même temps, la part des créances en souffrance dans le total des prêts a fortement diminué au cours des cinq dernières années. Le secteur de l’immobilier, qui a connu une correction dans certaines villes après une hausse au cours des dernières années, est source de préoccupation, bien que les créances en souffrance restent faibles dans ce secteur et les niveaux de provisionnement sont élevés. Les autorités continuent de prendre des dispositions pour améliorer la surveillance du secteur financier, notamment avec la mise en place d’une centrale des risques, l’application intégrale prévue des recommandations de Bâle II, ainsi que l’intention de relever le ratio de fonds propres à 12 % pour certains établissements bancaires, en fonction de leur profil de risque ».
Dans la même note, les auteurs notent avec satisfaction la volonté des autorités à « reprendre leurs efforts de consolidation budgétaire, et ce de manière progressive à compter de 2011 ». C’est capital surtout pour « stabiliser le ratio de la dette publique au PIB, préserver le faible coût de l'emprunt dans l'économie et faciliter la mise en œuvre de la politique monétaire». En matière de subvention, les administrateurs du FMI poussent, en effet vers « le remplacement progressif du système de subventions universelles par un système de ciblage des populations vulnérables», en vue d’améliorer l'efficience et réduire les risques budgétaires.
Par rapport aux créances en souffrance, le FMI attire l’attention et demande aux autorités monétaires de «rester vigilantes et continuer de surveiller de près les besoins en fonds propres du système bancaire». La baisse sensible enregistrée ces dernières années des créances en souffrance, risque d’être inversée du fait du «ralentissement économique».
Selon les administrateurs, «le régime actuel de rattachement du taux de change a bien servi le Maroc ». Il y a presque un consensus que « l'objectif à moyen terme des autorités d'assouplir la politique monétaire et le régime de change pourrait aider l'économie à mieux s'adapter aux fluctuations de la conjoncture internationale». Cependant, «de nombreux autres administrateurs sont d'avis qu'il faut planifier soigneusement un éventuel assouplissement de la politique monétaire et du régime de change, et ils souscrivent à la prudence des autorités à cet égard».