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En dépit d'une tendance baissière sur les dix dernières années : L'informel réalise un chiffre d'affaires de 279,9 milliards de DH

Jeudi 10 Décembre 2009

Malgré son poids dans l'économie nationale, le secteur informel est en perte de vitesse. Telle est la conclusion du Haut Commissariat au Plan. D'après l'enquête nationale sur le secteur informel, dont les résultats ont été présentés, mardi à Casablanca, la contribution du secteur informel au PIB a baissé de  16,3% en 1999 à 14,3% en 2007. Le repli est plus perceptible au niveau de la création d'emplois.
L'enquête nationale a révélé notamment que les trois quarts des unités de production informelle emploient une seule personne. Entre 1999 et 2007 la part de l'emploi informel est passée de 91,2% à 81% dans le commerce ; dans l'industrie elle passe de 25% à 21%. Ainsi, la contribution du secteur informel a-t-elle atteint 37,3% en 2007 contre 39% en 1999.
La proportion des ménages qui dépendent des revenus des activités informelle a, elle aussi, baissé de 18,2% en 1999 à 14,3% en 2007.
Même s'il existe une dynamique de création d'emploi qui s'élève à 314.169 emplois entre 1999 et 2007, celle-ci reste limitée, car elle joue en faveur d'une prolifération de l'autoemploi, d'une expansion des micro-entreprises, de la montée de statuts précaires de la main d'œuvre et une dynamique de saturation. La frange de l'informel qui se consolide, révèle une tertiarisation de l'emploi informel.
Le haut-commissaire au plan, Ahmed Lahlimi, a affirmé que le Maroc dispose de 1,55 million d'unités de UPI contre 1,23 en 1999, soit une création nette de 320.000 unités en l'espace de 8 an ou 40.000 par an. L'enquête considère UPI toute unité qui «ne dispose pas de comptabilité complète décrivant son activité et ce, conformément à la loi comptable en vigueur depuis 1994».
Selon l'enquête nationale sur le secteur informel réalisé par l'ENSI entre 1999 et 2000. 72% de ces unités exercent en zones urbaines. Le grand Casablanca concentre 14,3% des UPI suivi de Marrakech-Tensift-Al Haouz avec 13,4%. Le commerce domine le secteur avec 57,4% des UPI, suivi par les services avec 20%, l'industrie 17,2% et le BTP 5,4%. Une UPI sur dix est dirigée par une femme. En 2007, elles ont réalisé un chiffre d'affaires global de 279,9 milliards de DH, en hausse de 68,3% par rapport au niveau de 1999 et une production de 107,9 milliards de DH contre 64,9 milliards de DH en 1999, enregistrant ainsi une croissance moyenne de 6,5% par an, un rythme légèrement supérieur à celui de la production nationale dans sa globalité (6,2%). Pour Ahmed Lahlimi, le secteur informel joue un rôle social et économique important. Il constitue une alternative viable en termes d'emploi et de revenus. Fallait-il pour autant substituer le formel à l'informel ou consolider la complémentarité? Faut-il réglementer ou au contraire éradiquer ce secteur?
Le Haut commissaire au Plan pense que le secteur informel connaissait une certaine dynamique qui lui permettait de s'adapter à l'économie formelle, mais à condition qu'il existe une vraie volonté d'intégration. Il est question de politique et de stratégies. «Le secteur informel existe partout dans le monde et aucun pays n'arrive à l'éradiquer ou à trouver une solution à ce fléau. Ce qu'il faut, c'est de préparer les conditions d'une assimilation de l'informel, par le formel» a-t-il souligné.  

L'IPC remplace l'ICV

Lors de ce point de presse, le haut-commissaire au plan a annoncé l'entrée en vigueur du nouvel indice des prix à la consommation appelé IPC (Base 100 : 2006). M. Lahlimi justifie ce changement par la nécessité d'actualiser les données disponibles. Ainsi le nouvel indice des prix à la consommation va couvrir l'ensemble de la population urbaine, contrairement à l'ancien indice qui se limite à la population urbaine dite de conditions de vie moyenne et il va s'élargir à 6 nouvelles villes plus les 11 actuelles.  L'IPC va connaître aussi l'actualisation du panier de l'indice  pour tenir compte des changements dans les habitudes de consommation des ménages marocains.

Hassan Bentaleb

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