Quelque 400 policiers anti-émeute ont été mobilisés pour cette opération, lancée à l'aube, a précisé une source policière. Le personnel humanitaire sur place a au préalable été invité à quitter les lieux, tandis que journalistes et photographes, dont certains ont été brièvement interpellés, étaient maintenus à distance, à environ 3 km. Les migrants, pour la plupart des Marocains et Pakistanais, étaient embarqués par les forces de l'ordre à bord de cars, dont une dizaine avaient déjà quitté les lieux dans la matinée à destination d'Athènes, selon la même source. Les départs se faisaient dans le calme, a-t-elle précisé.
La police a par ailleurs commencé à dégager la voie ferrée des tentes que les migrants protestataires y avaient installées, pour permettre dans la journée la reprise du trafic ferroviaire, interrompu par les migrants depuis le 18 novembre dernier.
Point de départ de la route des Balkans pour les centaines de milliers de migrants venus de Turquie et ayant transité par la Grèce cette année vers l'Europe occidentale, le poste-frontière gréco-macédonien d'Idomeni a été fermé le 18 novembre par les autorités macédoniennes à ceux ne venant pas de zones de conflit, seuls les Syriens, Irakiens et Afghans étant autorisés à passer.
Après avoir dans un premier temps exclu l'usage de la force pour dégager ce passage, au profit d'une tentative de persuader les migrants de quitter les lieux volontairement, le ministre à la politique migratoire, Iannis Mouzalas, s'était engagé à intervenir, face à la grogne croissante des habitants de la région et sous pression européenne.
La frontière a été le théâtre de violences entre des milliers de déboutés tentant de forcer le passage, les réfugiés autorisés à passer et les polices des deux pays. Un Marocain y est mort électrocuté le 3 décembre, après avoir saisi des câbles à haute tension dans un apparent geste de désespoir.
Du personnel de l'Agence européenne de surveillance des frontières, Frontex, doit par ailleurs s'y déployer la semaine prochaine pour enregistrer et vérifier l'identité des candidats au passage n'ayant pas au préalable été recensés à leur arrivée en Grèce.
Aucune indication n'a été fournie dans l'immédiat sur la destination des migrants évacués, mais leurs compagnons ayant accepté de partir ces derniers jours ont été hébergés dans l'ancien aéroport d'Athènes, dans la grande banlieue balnéaire de la capitale. Du personnel de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) leur y présentait mardi les possibilités de retour volontaire dans leurs pays, selon les médias grecs.