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Le grand bouleversement de l’architecture gouvernementale annoncé à grand renfort n’aura finalement pas lieu. Redescendus sur terre, les islamistes du PJD ne veulent pas s’aventurer sur le terrain du chamboulement administrativo-institutionnel. «Nous ne voulons pas prendre le risque de rester prisonnier d’une nouvelle conception de l’organigramme du gouvernement et de la seule gestion des ressources humaines. Ce serait une grosse erreur parce que nous allions consacrer la majeure partie du temps à l’adaptation à une nouvelle restructuration gouvernementale alors que les ministres doivent retrousser leurs manches et se mettre immédiatement au travail. Nous garderons environ 90% de l’architecture gouvernementale telle qu’elle existe actuellement. Pour commencer, nous apporterons quelques réajustements. Mais une équipe travaillera à un nouvel organigramme que nous mettrons probablement en place plus tard, au cours du mandat » confie un dirigeant du Parti justice et développement.
Abbas El Fassi,
«la boîte noire de l’Istiqlal»
Les patrons de la majorité conduite par Abdelilah Benkirane ont donc débattu d’un organigramme sans grand changement, juste quelques réajustements tout de même notables, comme le regroupement en secteurs et grands pôles. Le nouvel Exécutif comptera moins de 30 portefeuilles ministériels, «28 ou 29 postes». Et au cours de la réunion d’hier jeudi 15 décembre, le chef de gouvernement désigné a proposé 6 postes à l’Istiqlal, deuxième force de la majorité qui a également arraché la présidence de la Chambre basse, 4 portefeuilles au PPS et autant au Mouvement populaire.
10 ministères dont les Finances devraient revenir aux islamistes du PJD. A ces maroquins distribués entre amis de la majorité gouvernementale «sur la base de l’équité et de l’équilibre, il convient d’ajouter les ministères «de souveraineté», un concept que l’on croyait disparu à la faveur de la Constitution mais qui retrouve une nouvelle vie grâce à M. Benkirane. Il s’agit des ministères de l’Intérieur, des Habous et Affaires islamiques, de la Défense et du secrétariat général du gouvernement. «Mais attention, c’est le chef de gouvernement désigné qui proposera des noms de personnalités non partisanes au Souverain», tient à préciser une source du PJD. Le parti des islamistes a tenu à ce que le ministère de l’Intérieur, convoité un temps par le SG du Mouvement populaire, soit occupé par un «non partisan». Par contre, les Affaires étrangères basculent dans l’escarcelle des partis politiques. « Le mot final reviendra au Roi », s’empresse d’ajouter un cacique du PJD. En attendant, l’information est confirmée du côté du premier parti de la majorité : les secrétaires généraux du PPS et du Mouvement populaire, Nabil Benabdallah et Mohand Laenser feront partie de la «nouvelle» équipe gouvernementale. Et si le Premier ministre sortant et leader de l’Istiqlal, Abbas El Fassi, ne se porte pas candidat à une carrière ministérielle, rien ne filtre quant à ses «ministrables». «Une vraie boîte noire», ironisent des militants qui ne cachent pas leur mécontentement. Aucun critère de sélection n’a été officiellement décliné à l’Istiqlal pour le choix des ministres qui intègreront le gouvernement Benkirane. «Résultat, personne ne sait qui sera proposé et pour quelle raison», relève cet Istiqlalien avant d’assurer que «par cette manière de faire, Abbas El Fassi est en train de préparer le prochain congrès de l’Istiqlal par le gouvernement et ce en neutralisant les groupes de pression».