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L’armée malgache a remplacé mercredi son chef d’état-major nommé par le président et annulé son ultimatum de 72 heures fixé la veille aux “décideurs politiques” pour régler la crise majeure secouant le pays.
Les “assises nationales” qui devaient débuter hier à Antananarivo pour mettre fin aux troubles ont, elles, été reportées sine die après le refus de l’opposant Andry Rajoelina, en conflit ouvert avec le président Marc Ravalomanana, d’y participer.
“On n’est pas venu ici pour prendre le pouvoir, faire un coup d’Etat, ou instaurer un directoire militaire, donc en ce qui nous concerne, il n’y a pas d’ultimatum”, a déclaré à l’AFP le nouveau chef d’état-major, le colonel André Andriarijaona, désigné par ses pairs pour remplacer le général Edmond Rasolofomahandry.
“Il faut laisser aux politiques le soin de résoudre le problème”, a ajouté le chef d’état-major, joint par téléphone.
Son prédécesseur avait lancé mardi dans une allocution télévisée un ultimatum de 72 heures “aux décideurs politiques” pour trouver une issue à la crise politique faute de quoi les forces armées feraient “fonctionner les affaires nationales”.
Le remplacement du chef d’état-major est intervenu au lendemain de la démission du ministre de la Défense et de violentes échauffourées à Antananarivo entre partisans du chef de l’Etat et de M. Rajoelina, surnommé “TGV” pour son caractère fonceur.
Ce “remplacement” révèle implicitement la défiance de l’armée par rapport au chef de l’Etat, au pouvoir depuis 2002.
C’est dans ce climat de délicat flottement des institutions que devaient s’ouvrir hier des “assises nationales” censées dessiner une sortie de crise négociée, sous l’égide de la médiation des Nations unies et de l’influent Conseil chrétien des églises à Madagascar (FFKM).
Mais M. Rajoelina, arguant d’un climat “pas serein”, a fait savoir qu’il boycotterait la rencontre, conduisant le FFKM a en sceller temporairement le sort mercredi soir.
“Malheureusement, face à la situation actuelle, les conditions d’une tenue paisible pour la réunion (...) ne sont pas réunies”, a déclaré à l’AFP le président du FFKM Mgr Odon Razanakolona. La réunion est “reportée à plus tard”.
“C’est essentiellement à cause de l’absence de l’opposition (...) l’armée fait (aussi) partie des éléments nouveaux à intégrer”, a-t-on confirmé de source proche de la médiation onusienne.
La France avait appelé quelques heures plus tôt “toutes les parties à éviter toute provocation” et “à se retrouver, dans un esprit ouvert et de compromis” aux assises.
M. Rajoelina, qui vit caché depuis une tentative d’arrestation la semaine dernière, est sous la protection de l’ONU, après avoir passé plusieurs jours à la résidence de l’ambassadeur de France à Madagascar, île pauvre de l’océan Indien.
Mardi, M. Ravalomanana avait reconnu des “erreurs” dans la gestion de la crise et s’était dit “prêt à écouter”, dans une allocution à la télévision nationale.
Le conflit larvé de MM. Ravalomanana et Rajoelina s’est transformé en crise ouverte mi-décembre.
Depuis, M. Rajoelina, destitué par le gouvernement de son poste de maire d’Antananarivo le 3 février, a multiplié les manifestations et s’est autoproclamé en charge des affaires du pays.