Elections serrées des instances de la Fédération démocratique du travail : La nouvelle dynamique de la FDT

Au Centre international de la jeunesse de Skhirate, l'atmosphère était tendue ce week-end. Les quelque 1160 congressistes de la FDT, représentant plusieurs secteurs d'activités et différentes régions du pays, devaient trancher et élire avant la clôture de leur 3ème Congrès national, en toute transparence et démocratie, leur nouveau secrétaire général et son Conseil national. Une décision d'une extrême importance puisque l'avenir de la FDT en dépend. Surtout que les attentes sont plus importantes vu les nombreuses mutations qu'ont connues les différents secteurs de l'économie nationale et celui de l'emploi. Les congressistes ont fait alors davantage preuve de responsabilité et de rigueur lors de l'élection des hautes instances de leur syndicat.
Le suffrage est passé cette fois-ci par plusieurs étapes. Les congressistes ont procédé, en premier lieu, aux élections sectorielles et régionales avant d'entamer la phase finale : le vote du nouveau secrétaire général et le Conseil national. Ce qui a nécessité un grand débat. Au moment où nous mettions sous presse, ils n'avaient pas encore rendu leur verdict: ni le secrétaire général, ni son Conseil national n'ont été choisis. Mais les travaux du congrès étaient déjà à un stade avancé. Les congressistes venaient juste de définir le scénario adéquat de l'ultime vote. Surtout qu'ils devaient choisir l'un des trois scénarios proposés. Deux scénarios ont été rejetés presque à l'unanimité par les congressistes ; à savoir l'élection directe du secrétaire général et du Conseil national, lequel procédera par la suite à l'élection du Conseil central. Par ailleurs, les congressistes ont approuvé le scénario d'élire le Conseil national qui déterminera lui-même le Conseil central, puis le secrétaire général.
Notons que les congressistes ont voté en majorité pour les rapports moral et financier du mandat précédent d'Abderrahmane Azzouzi. Ce dernier et son Conseil national avaient présenté juste après leurs démissions samedi soir. Ainsi, la présidence du congrès a été confiée par vote à Abdelmajid Boubekri qui a dirigé les travaux du congrès en toute transparence et dans un esprit démocratique. Ce qui a été reconnu par les congressistes.
Rappelons que le 3ème Congrès national de la FDT, initié sous le thème "Union et démocratisation du travail syndical pour instaurer la sécurité sociale et les droits syndicaux", s'est déroulé à un moment où le pays connaît plusieurs mutations économiques, sociales  voire politiques. Cette conjoncture confère au congrès une grande importance à l'échelle nationale et internationale, comme en atteste la forte présence des partenaires de la FDT et leurs invités. Ce qui a donné au congrès une dimension internationale qui reflète son engagement dans diverses causes à l'échelle mondiale, notamment la cause palestinienne. Les différentes délégations n'ont pas caché leur satisfaction vis-à-vis des résultats acquis par le syndicalisme national ces dernières années. La plupart d'entre elles ont manifesté une grande volonté de participer aux débats du congrès relatifs à l'organisation, la restructuration, l'intégration de nouveaux secteurs, la formation, etc. Surtout que la FDT se positionne de plus en plus au-devant de la scène syndicale nationale et internationale. Et le fait d'adopter une approche sereine et objective sur les événements nationaux et internationaux, en fait une centrale syndicale bien ancrée dans les différentes régions. Ce qui l'oblige davantage à revoir et à réformer constamment sa stratégie de travail et à moderniser ses formes de  lutte contre tous les abus auxquels s'expose la classe ouvrière, ici et ailleurs. Un challenge qui s'impose vu sa valeur à l'échelle internationale, comme en témoigne le secrétaire général de la Fédération des Syndicats de la Palestine, Shaher Sa'ed, dans son message lu par le président de la délégation palestinienne : "Nous avons toujours été motivés pour apprendre de vos expériences et savoir-faire syndicaux. Surtout que le mouvement syndical marocain a une longue et riche histoire. Le syndicalisme marocain est bien respecté par tous les syndicalistes du monde. Le succès de la FDT est l'une des preuves concrètes quant à la valeur internationale des syndicats marocains". Un témoignage qui veut tout dire. La FDT a franchi avec succès le stade de la lutte ouvrière pour passer au stade de propositions et d'enseignement. La riche expérience de la centrale syndicale en fait  un syndicat incontournable pour les partenariats internationaux entre les syndicalistes de tous les pays, notamment arabes.