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Ce mercredi matin, c’est la même question qui traverse les états-majors partisans : quelle est donc cette voix qui a fait toute la différence et qui va redéfinir le paysage politique marocain ?
Au-delà, il s’agit aujourd’hui de lire les résultats de l’élection du président de la Chambre des conseillers en analysant le report des voix. «Qui a voté pour qui?» La réponse à cette question qui tue même si le vote s’est fait à bulletin secret permet de tracer les contours d’un nouveau bloc qui est en train de se dessiner. «Il faut noter que le candidat de l’Istiqlal a bénéficié dès le premier tour des voix du PJD et du PPS. Au second tour, les six conseillers de l’UMT ont voté pour Qayouh. Pour nous, la lecture politique réside dans le fait qu’il y a un nouveau bloc qui se constitue et il est formé du PJD, de l’Istiqlal, du PPS et de l’UMT», commente ce cacique du parti d’Allal Al Fassi.
Pour les observateurs de la chose politique, le coming out des islamistes qui, dès le premier tour, ont voté « Istiqlal » est lourd de sens. Il ne faut surtout pas le réduire à la simple posture de « tout sauf le PAM », préviennent-ils. Les Istiqlaliens qui se préparent à l’après-Chabat vont très probablement rejoindre, d’une manière ou d’une autre, les rangs de la majorité. Et pas forcément au gouvernement en obtenant des portefeuilles ministériels.
L’Istiqlal, le retour ?
L’éventuel retour d’un Istiqlal, débarrassé de son leader trublion, n’est pas de refus pour Benkirane. La majorité actuelle est allée en rangs dispersés à l’élection du président de la Chambre des conseillers, dans l’incapacité même de présenter un candidat commun. Le MP a officiellement déclaré qu’il ne voterait pas pour le candidat de la majorité, obligeant ainsi Nabil Benabdallah à retirer le candidat PPS de la course. Quant au RNI, les alliés de la coalition gouvernementale gardent un goût amer du penchant naturel de cette formation politique pour le PAM.
Ce faisant, l’opposition est elle aussi condamnée à la reconstruction.
Revenons à cette élection annonciatrice d’un nouveau rapport de forces. Il était un peu plus de 20h30 lorsque Hakim Benchemass est proclamé président de la Chambre haute. L’élection de ce ténor du Parti authenticité et modernité s’est faite au terme d’une longue après-midi, riche en rebondissements après le retrait des candidatures du PPS Abdellatif Ouamou et de la CGEM représentée par Naila Tazi.
Au premier tour, la majorité absolue n’est obtenue par aucun des deux candidats en lice pour le fauteuil présidentiel. Hakim Benchemass est en tête avec 56 voix. Abdessamad Qayouh en a 5 de moins. 116 conseillers sur 120 ont participé au vote. Parmi eux, les 10 conseillers poursuivis pour achat de voix. Les 4 réfractaires qui ont choisi de ne pas voter appartiennent à la CDT.
Un 2ème tour est organisé. Pour être élu, c’est la majorité simple qui est requise. Hakim Benchemmass obtient 58 voix contre 57 pour Abdessamad Qayouh. Les élus de la Confédération démocratique du travail se sont de nouveau abstenus de voter. Un bulletin nul est enregistré.
Sur la tribune, le Pamiste Benchemass qui succède à un autre pamiste, Mohamed Cheikh Biadiallah, prononce son premier discours de président.
Il promet un « engagement éthique » pour consolider et consacrer les valeurs de « la coopération et du partenariat avec l’ensemble des intervenants » avant d’annoncer son ambition de faire de la Chambre haute « une institution constitutionnelle qui reflète les occupations de la réalité marocaine ».