Election des présidents de régions: Que reste-t-il de la majorité ?


Narjis Rerhaye
Mercredi 16 Septembre 2015

La majorité n’a pas résisté à l’épreuve de l’élection des présidents de régions ni au vote à main levée. 24 heures après ce scrutin à travers les 12 régions du Maroc, l’heure est au décompte. Ou plutôt aux comptes.  En rangs dispersés, la majorité ne fait que sauver les meubles en remportant 5 présidences (2 pour le PJD, autant pour le RNI et 1 pour le MP).  Le Rassemblement national des indépendants et le Mouvement populaire n’ont pas su tenir leurs troupes  à Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Casablanca-Settat,  Béni Mellal-Khénifra et dans l’Oriental où ils ont joué contre la coalition  au pouvoir, autant dire contre leur propre camp.
Force est de constater que la plupart des  partis de la coalition gouvernementale n’ont pas obéi aux consignes de vote données par Abdelilah Benkirane chef de file de la majorité. Son fameux «tout sauf le PAM» lancé comme un défi au lendemain des résultats des élections communales et régionales a fait long feu. La logique des alliances nationales n’a pas été transposée à celles nouées à l’échelle régionale. Faut-il s’en inquiéter ? D’un bout à l’autre de l’échiquier politique, chacun apportera sa vérité.
Le Parti authenticité et modernité est désormais à la tête de 5 régions sur 12.  Comment cela a-t-il été rendu possible sachant que le PJD a été classé premier sur le tableau du scrutin régional? «Essentiellement grâce à la capacité de négociation de cette formation politique de l’opposition qui a bénéficié des voix de deux partis majeurs de la majorité, le RNI de Mezouar et le MP de Mohand  Laenser », répond un ténor de la majorité.
Deux  cas d’école qui vont à coup sûr déterminer la suite des événements. Pour son élection à la  présidence de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, le candidat PAM, Ilyas Elomari, a bénéficié de l’ensemble des voix des élus du parti aux destinées duquel préside Salaheddine Mezouar (12 voix) ainsi que du vote des 4 élus harakis de la région.  En face, son concurrent, issu du PJD, n’a pu compter que sur les voix de son propre camp et celles du très discipliné PPS.

Le RNI, ici et là-bas !
A Casablanca, le choc des titans n’a pas eu lieu. Le SG du PAM était en lice contre le coordinateur régional du PJD. Mustapha Bakkoury a battu Abdessamad El Haikar (40 voix contre 34). 6 voix précieuses qui ont fait basculer la région. Trois d’entre elles viennent du Mouvement populaire et du Rassemblement national des indépendants.  Le parti de la Colombe a donné deux voix au PAM et quatre au PJD. Moncef Belkhayat alias Khoukoum Moncef a voté Bakkoury et s’en explique. « La consigne du président du parti était de voter PAM. Le coordinateur régional avait lui appelé à voter PJD. Le président est bien celui qui a le dernier mot ! »
Dans cette élection des présidents de régions, le RNI a fait office de pierre dans la babouche du PJD.   « Et cela a été payant pour le parti  qui se retrouve à la tête de 2 régions exactement comme le Parti de la justice et du développement. Dans la foulée, le PAM a pu compter sur les voix rnistes. Ce qui ne gâche rien ! », ironise ce membre fondateur de cette formation politique qui s’est longtemps proclamée du centre, tantôt à droite, tantôt à gauche de l’échiquier politique.
Mohand Laenser qui a pu profiter d’une union sacrée de la majorité pour être porté à la présidence de la région Fès-Meknès n’a pas toujours rendu la pareille à ses alliés ce 14 septembre. Les élus harakis n’ont pas tous voté pour les candidats pjdistes. Bien au contraire, beaucoup d’entre eux ont préféré donner leurs voix à l’opposition.
Seul le PPS a fait bonne figure, suivant à la lettre les instructions du patron de la majorité, A. Benkirane. « Probablement aussi parce qu’il n’y avait aucun enjeu pour le PPS qui n’était pas dans la course à la présidence», tient à souligner ce député de l’opposition.
Ce mardi 15 septembre en fin d’après-midi, le gouvernement devait se réunir autour du projet de loi de Finances. Les  quatre partis formant la majorité devaient donc se retrouver autour du chef de l’Exécutif. Et cela risque d’être bien tendu…


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1.Posté par DR IDRISSI MY AHMED le 15/09/2015 18:19
Lâcheurs intelligents ou lâches courageux ?! Opportunistes ou simples politiques ? ça doit être une nature chez tous leaders du monde...Hier on avait parlé des caméléons....

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