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C’est une mesure qui retient toute l’attention. Celle autorisant l’exercice de la médecine privée aux médecins spécialistes de la santé publique. Après les médecins enseignants, ce sont désormais les spécialistes de l’hôpital qui bénéficient de la décision 14876 autorisant le temps plein aménagé, TPA.
Dans le monde médical, c’est la stupeur. Jusque-là, les médecins spécialistes de la santé publique n’ont jamais eu droit au TPA. « Il ne faut surtout pas occulter le fait que le temps plein aménagé est en lui-même une dérogation faite aux professeurs de médecine dont l’expertise devait profiter au secteur privé. L’esprit de cette dérogation est complètement bafoué voire détourné. Aujourd’hui, la dérogation est devenue une règle générale. Et les conséquences vont très se faire sentir », fait valoir ce professeur de médecine.
Mais quelle mouche a donc piqué ce ministre de gauche ? La question se pose d’autant plus que la loi 131-13 organisant l’exercice de la médecine et venue mettre de l’ordre dans un secteur en quête de régulation, stipule clairement que chaque médecin exerce dans le secteur auquel il appartient. «Autrement dit, les médecins du privé n’ont pas le droit de prêter main forte à l’hôpital et ceux du public ne sont pas autorisés à faire des heures supplémentaires dans les cliniques», explique cette blouse blanche qui a longtemps siégé au sein de l’Ordre national des médecins. « Les articles 3, 4, 108-4 et 110 de la loi 131-13 relative à l’exercice de la médecine sont très clairs à ce sujet et ne souffrent la moindre ambiguïté», ajoute notre interlocuteur.
La décision de Houcine El Ouardi d’autoriser les médecins spécialistes à exercer dans le privé dans le cadre d’un TPA bien généreux n’est pas sans conséquences. Et ce sont les usagers de l’hôpital et en particulier les citoyens bénéficiant du RAMED qui en seront les premières victimes. Pour ce chirurgien de la place, passé au privé après un quart de siècle dans le public, «avec une telle décision, l’hôpital ne va plus être un lieu de prestation médicale mais un espace de recrutement de malades pour les cliniques». «Les Ramedistes ne trouveront plus personne à l’hôpital pour les soigner!», s’exclame-t-il avant d’ironiser : «Le ministre de la Santé va-t-il dans les prochains mois étendre cette mesure aux médecins résidents pour mieux encore vider l’hôpital? Ou est-ce sa manière de faire face aux dépenses des hôpitaux?»
Reste enfin la grande question : qui mettra de l’ordre dans ce désordre où les mesures dégagent un parfum fortement électoraliste?