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Destinée à désenclaver plusieurs quartiers, à créer un raccourci vers Sidi Bouzid, cette avenue longue de 5 km allant de la Cité portugaise en longeant une partie de la façade maritime de la ville, constitue l’un des axes touristiques les plus attrayants. Les travaux sur cette avenue, allaient coûter selon les premières estimations 80 millions de dirhams et portaient sur l’aménagement des places et espaces publics, le renforcement du réseau d’éclairage public, la création d’espaces de loisirs et d’animation culturelle, la pose de panneaux de signalisation, le carrelage, le revêtement et le boisement.
Or, à l’ occasion de l’inauguration de cette voie par Sa Majesté le Roi, des personnes ont été décorées pour les services rendus à la nation, et en priorité leurs efforts à assurer le suivi des travaux. Bien que toutes les prestations n’aient pas été accomplies, on s’attendait à voir un travail architectural de qualité qui ferait plaisir au visiteur, un travail bien fini, si ce n’est pas pour les Jdidis pour l’honorable présence de Sa Majesté, qui s’est déplacé à deux reprises à la ville. Cependant un simple constat montre à quel point le travail a été bâclé.
En effet, il n’y a qu’une simple voie mal goudronnée, sans carrelage, ni boisement, ni espace public, ni espace de loisir. Les bordures des trottoirs sont mal alignées et effritées, le corps de chaussée affaissé à plusieurs endroits par insuffisance de compression ou à cause de la mauvaise qualité du bitume dont l’épaisseur est insignifiante. Précipitations aidant, les flaques d’eau ont la part belle, les tampons des regards d’assainissement détachés. Côté marin, le muret de protection laisse à désirer « enduit-alignement…. ». Les allées piétonnières sont non protégées du côté opposé à la chaussée. Tant de malfaçons visibles et certainement autant invisibles. On dirait que ce travail a été fait par un novice, contrôlé par des apprentis et agencé par des ennemis de la chose publique.
Le plus drôle, c’est que tous les intervenants dans cette pitrerie, étant dans l’incapacité de défendre leur entreprise, reconnaissent les défectuosités, tout en confirmant qu’ils ne sont nullement responsables : le service technique municipal renvoie la balle dans le camp des services de l’urbanisme province et vice-versa.
On est en droit de se poser des questions:
- Pourquoi a-t-on défini les responsabilités ? Qui dédommagera l’argent du contribuable évaporé dans un jeu qui ne vaut pas la chandelle ?
Etant devant le fait accompli, et quel qu’en soit le responsable, vont-ils remédier aux erreurs afin de limiter les dégâts, et sauver ce qui peut l’être, ou vont-ils laisser les dégradations prendre de l’ampleur pour lancer un autre marché un jour ? Et viendrait ensuite un président afficher ce mérite à la tête de ses exploits lors d’une nouvelle compagne ?