Egalité homme-femme : Chouala contre les stéréotypes de genre

La parité homme-femme fait défaut au Maroc. Un document de Forum économique mondial classe le pays à la 127e place sur 134. Il est donc l'un des pays les plus inégalitaires du monde en termes d'égalité.
Selon cette étude, les femmes sont trois fois moins présentes dans la vie active que les hommes. Elles gagnent quatre fois moins que le sexe fort et enfin, seules 44% des femmes savent lire et écrire, contre 69% des hommes.
 Le constat est donc accablant ; il faudra sans doute plus de réformes pour atteindre un niveau d'égalité homme/femme honorable et au moins une génération pour que cela change.
C'est pourquoi l'Association Chouala pour l'éducation et la culture (ACEC) a lancé son projet " Stéréotypes de genre et éducation : initiatives citoyennes pour l'instauration d'une culture d'égalité et de démocratie ", une initiative citoyenne pour la promotion des valeurs de l'égalité et de l'équité sociale via l'éducation.
Pour Amal El Idrissi, cadre de l'ACEC et initiatrice de ce projet : " Cette action s'assigne comme objectif, la contribution à l'édification de l'Etat de droit et de démocratie, à travers la promotion d'une culture d'équité et de droits de l'Homme en vue de réduire les inégalités liées au genre ". Mais au-delà de cet objectif, le projet vise à promouvoir les principes d'égalité dans la culture et les processus de scolarisation. Il entend contribuer à l'émergence chez les enfants, les enseignants, éducateurs et acteurs de la société civile d'une réflexion distanciée sur les stéréotypes de genre.
Il  ambitionne également de prévenir les comportements sexistes et sensibiliser à l'effet de l'intériorisation des stéréotypes de genre et l'impact de l'imaginaire collectif sur l'égalité des chances et l'affectation des rôles dans la société.
Pour réaliser ces objectifs, Mme. El Idrissi a expliqué qu'une stratégie d'intervention a été conçue et repose sur une triple action à l'adresse des éducateurs et des enseignants, des acteurs de la société civile et l'opinion publique.
Cette stratégie va permettre, selon l'ACEC,  la formation de près de 180 cadres du système éducatif et des acteurs de la société civile ainsi que la sensibilisation de 300 personnes aux méfaits des stéréotypes de genre et leurs impacts sur l'éducation. Une étude relative au rôle du milieu socio-éducatif quant à l'élaboration des identités genre sera également élaborée et publiée.
Mme. El Idrissi a noté que ce projet a été réalisé grâce à une enveloppe budgétaire de 565.000 DH, financé en partie par l'ambassade de Finlande au Maroc. "L'ambassade a contribué à hauteur de 53% au financement du projet, soit 300.000 DH et l'ACEC a financé les 47% restants, soit 265.000 DH", a-t-elle précisé.
 De son côté, Antti Rytovuori, ambassadeur de Finlande au Maroc, a mis l'accent sur l'expérience finlandaise dans la parité de genre en rappelant le classement honorable de la Finlande qui partage la 3ème  place avec  la Suède après l'Islande et la Norvège.
Mais il a tenu à préciser que cette position n'a pas été de tout repos. Cela a demandé beaucoup d'efforts.  M. Rytovuori estime que le Maroc est sur la bonne voie, beaucoup de chemin reste à faire et que les générations futures sont appelées à relever le défi de la parité homme-femme.