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Pour une fois, la raison aura prévalu. Les Palestiniens ont enregistré, hier à Paris, une victoire diplomatique aussi symbolique que significative sur la voie de la reconnaissance de leur Etat, en obtenant le statut de membre à part entière de l’Unesco, l’une des principales agences de l’ONU. Ils sont donc devenus le 195ème membre de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. La quasi-totalité des pays arabes, africains et latino-américains se sont prononcés pour l’adhésion qui a été approuvée par 107 voix pour, 14 contre et 52 abstentions. Même la France qui n’avait cessé de mettre en garde ces derniers jours contre une démarche qu’elle jugeait prématurée, a voté en faveur de cette adhésion. Avant ce vote, Paris jugeait prématurée l’adhésion des Palestiniens à cette organisation internationale, alors même que le Conseil de sécurité de l’ONU était saisi d’une demande d’admission en bonne et due forme que le Président Mahmoud Abbas avait remise dernièrement à Ban Ki-moon.
Alors que l’Italie et le Royaume-Uni se sont abstenus, les Etats-Unis, l’Allemagne et le Canada ont voté contre. Reste maintenant à savoir si Washington va mettre à exécution sa menace de suspendre sa contribution de 70 millions de dollars (50 millions d’euros) à l’Unesco, soit 22% du budget de l’organisat ion. « La décision d’aujourd’hui va compliquer notre capacité à soutenir les programmes de l’Unesco », a confirmé l’ambassadeur américain auprès de l’Unesco, David Killion. Deux lois américaines du début des années 1990 interdisent en effet le financement d’une agence spécialisée des Nations unies qui accepterait les Palestiniens en tant qu’Etat membre à part entière, en l’absence d’accord de paix avec Israël. Dans ces cas-là, leur soutien aveugle à l’Etat sioniste fera d’autres victimes collatérales. Le budget de l’Unesco qui intervient notamment en faveur des femmes et dans la protection du patrimoine mondial, verra son budget amputé de facto du quart de son montant. Ce qui l’obligera à réduire probablement sa voilure, en se passant de certains programmes, en réajustant ses équilibres financiers et en dressant moins de projets pour la sauvegarde du patrimoine de l’Humanité.
Il n’en demeure pas moins qu’en acceptant d’accueillir la Palestine en son sein en qualité de membre à part entière, elle aura contribué de manière importante et, peut-être irréversible, à l’enracinement des idéaux de justice et au rayonnement de la culture de la paix.