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En effet, le Conseil de gouvernement, réuni jeudi, a adopté le projet de décret n°2.24.140 relatif au statut particulier des fonctionnaires du ministère de l’Education nationale.
«L’adoption de ce projet est un pas en avant pour mettre fin à la crise qui a secoué pendant des mois l’école publique suite à l’adoption d’un statut controversé dont les dispositions ont suscité la colère des enseignants», nous a affirmé une source syndicale, soulignant que le nouveau statut met fin une fois pour toutes à celui contractuel. «Tous les enseignants sont désormais des fonctionnaires dépendant du ministère de l’Eduction nationale.
Ils ont les mêmes droits et les mêmes obligations sans distinction aucune», a-t-elle fait savoir dans une déclaration à Libé, précisant que l’adoption de ce statut s’inscrit dans le cadre du processus lancé depuis des mois pour trouver une solution à la crise dans le secteur de l’enseignement et qui a abouti à la signature d’un accord sur le statut des fonctionnaires du secteur de l'éducation nationale en décembre dernier entre les syndicats de l’enseignement et le gouvernement.
« Presque tous les avantages de cet accord figurent dans le nouveau statut », a ajouté la source syndicale.
A rappeler que le procès-verbal de cet accord intitulé "Pour une école publique de qualité pour tous" a été signé du côté des partenaires sociaux du gouvernement par la Fédération nationale de l'enseignement (UMT), le Syndicat national de l'enseignement (CDT), la Fédération libre de l'éducation (UGTM), la Fédération nationale de l’enseignement (FNE) et le Syndicat national de l'enseignement (FDT).
Lors du point de presse organisé après l’adoption de ce nouveau statut, le ministre de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, a affirmé que le projet de décret relatif au statut particulier des fonctionnaires du ministère de l’Education nationale permet de régler définitivement les dossiers en suspens pendant des années, à l’instar de ceux des cadres des Académies et des contractuels, estimant que le règlement de certains dossiers, qui semaient des troubles dans le secteur, aidera à créer un climat favorable à la mobilisation de tous les professeurs, vu qu’ils sont les principaux acteurs dans l’accompagnement du système pédagogique et éducatif.
Selon le ministre, ces dossiers concernent environ 150.000 fonctionnaires qui seront régis par le statut avec les mêmes droits, obligations et parcours professionnel des autres fonctionnaires, précisant que ce statut comporte des mesures très importantes en termes de simplification des procédures et de promotion de nombreux fonctionnaires d’une façon rétroactive et avec des procédures simplifiées.
Ce statut permettra de résoudre certains dossiers en suspens, notamment celui des fonctionnaires de l’échelle 10 qui ont été recrutés dans l’échelle 9, de changer de cadre pour les conseillers en orientation et planification ainsi que les économes et d’intégrer des fonctionnaires appartenant à des catégories chargées de mission après quatre ans dans certaines instances, a précisé Chakib Benmoussa. Les décrets adoptés ce jeudi par le gouvernement comprennent des mesures qui prouvent sa conviction quant au rôle du professeur en tant qu’acteur essentiel dans le système de l’éducation nationale et s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre des accords signés avec les centrales syndicales les plus représentatives, a-t-il noté.
D’après lui, le statut comprend une nouvelle architecture des instances et des cadres en les regroupant et en ouvrant des passerelles entre une instance et l’autre après avoir passé des examens et suivi des formations.
Ledit statut détermine les missions de tous les cadres du ministère et prévoit le lancement de concours professionnels pour le recrutement dans certains métiers éducatifs, notamment en faveur des porteurs de masters, a-t-il souligné.
Il est prévu également une augmentation des salaires de 1.500 DH pour l’ensemble des fonctionnaires du secteur, soit 350.000 personnes. «L’enseignant débutant dans le primaire ou le collège qui commence avec un salaire de 5.100 DH net va désormais toucher 6.600 DH/mois. Les 1.500 dirhams seront perçus sur deux ans, une moitié en janvier 2024 et l’autre moitié en janvier 2025. Il s’agit d’un effort colossal et important», a-t-il fait savoir, soulignant que l’augmentation s’étalera sur deux ans, avec un budget de 9 milliards, en plus des indemnités complémentaires et de la régularisation des situations qui se feront au cours des 4 ou 5 prochaines années.
S’agissant du dossier épineux des enseignants suspendus, le ministre a affirmé qu'il a été décidé de « mettre en place une commission administrative dans les différentes régions du Maroc, qui va statuer au cas par cas à partir de la semaine prochaine », précisant que « ces enseignants ont été suspendus à cause des dépassements qu’ils ont commis et non pas à cause des grèves qu’ils ont observées».
Mourad Tabet